L'état actuel du salon
On reconnaît très bien au fond entre les deux fenêtres un portrait iconique de Eva Perón
et en face de la dame qui travaille devant son écran celui de l'auteur-compositrice-interprète Mercedes Sosa
En visitant la Casa Rosada, la nouvelle équipe gouvernementale a découvert pourquoi le Salón de las Mujeres ne servait plus jamais de cadre à des manifestations officielles du gouvernement. Le machisme sous-jacent dans l’idéologie de cette droite néolibérale qui tenait le pays ne faisait guère de doute mais de là à découvrir ce qu’ils ont découvert !
La belle salle décorée des portraits de quelques femmes qui ont fait l’histoire politique, sociale et culturelle de l’Argentine, a été transformé en un open-space où se côtoient un standard et des postes de travail administratif, le tout dans une laideur fonctionnelle qui nous en dit aussi long sur le mépris que Macri porte aux agents subalternes de ses services que sur celui qu'il a pour l'émancipation politique et civile des femmes.
Son successeur va donc faire restaurer les lieux et leur rendre leur rôle officiel de salle de négociation et de réception.
Le Salón de las Mujeres sous le mandat de Cristina Kirchner en 2010
(on reconnaît l'emblème du bicentenaire sur le tableau de gauche)
à droite de la fenêtre, la photo iconique de Evita
à droite un portrait décolleté de la chanteuse et actrice Tita Merello
Dans le même ordre d’idées montrant un président Macri sans aucun égard pour l’histoire et l’héritage national, l’équipe Fernández a découvert qu’il avait fait détruire un escalier vénérable dans le palais présidentiel, malgré l’interdiction que lui en avait faite la commission de préservation des monuments historiques. Chef du gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires, cet élu vandale avait fait abattre la maison du poète Evaristo Carriego, à Palermo, un artiste urbain et populaire de la première décennie du 20e siècle, qui avait inspiré des écrivains de la stature de Jorge Luis Borges ou de Homero Manzi, le créateur du thème du quartier dans le répertoire du tango.
Quand on ajoute que Fernández, en prenant possession des lieux dans l’après-midi du 10 décembre, a découvert que le système d’air conditionné ne fonctionne pas (ce qui revient à obliger les agents à travailler dans des chaleurs insupportables à partir du mois de novembre jusqu’à celui d’avril) et que certains ascenseurs sont aussi aux abonnés absents (il y a quelques jours, le président a dû emprunter un monte-charge pour arriver à temps à une réunion), on se fait une idée (lamentable) de ce que fut la gestion Macri y compris dans ce domaine tout simple. Dans ce cas, que le pays soit KO, cela n’a rien d’étonnant.
Pour aller plus loin : lire l’article de Página/12 sur le Salón de las Mujeres lire l’entrefilet de Página/12 sur la destruction illégale de l’escalier