Dans le East Village de New York se trouve un sous-sol, où se déploie chaque dimanche un style de vie américain, mais aussi largement ukrainien.
Associé à l'église ukrainienne, le Streetcha, le restaurant accueille tout sauf des touristes. Ce sont principalement de membre de la diaspora ukrainienne de New York, jasant politique autour d'assiettes de pierogi ou de bols de borscht.
Depuis les procédures de destitution contre Donald Trump, les États-Unis ressemblent de plus en plus à l'Ukraine, justement fui pour son système politique corrompu d'emblée aux yeux des habitués du resto.
La rhétorique juvénile, empruntée à Ronald Reagan que les États-Unis soit l'unique modèle à suivre sur terre, incluant les idées sur la souveraineté ukrainienne, les intérêt placés sur l'idée du pouvoir et les gains personnels et non le bien commun, la session de photo bidon entre Trump et Poutine, l'implication du président ukrainien dans le gâchis de chantage en échange de renseignements douteux sur le fils de Joe Biden. Les Ukrainiens se sont sentis chez eux.
Les Ukrainiens n'ont pas été 100% surpris. En partie parce que ça fait écho à ce qu'ils connaissent de la politiques chez eux. Le processus de destitution n'est pas un test sur le caractère de Trump, c'est un test sur la caractère du pays. Un test au résultat déplorable. Confirmant que l'exceptionalisme américain n'existe pas. Seule la corruption devenant le principe universel politique.
Ce n'est même pas du cynisme. C'est de l'observation juste.
La corruption d'ici étant pire puisque qu'au moins, là-bas, elle n'est pas cachée. Ici, on fait croire à la loi du juste, mais on calibre au mal. Au restaurant Streetcha, on compare ce qui se passe en politique des États-Unis comme étant une agitation d'élèves de 6ème année. La plupart des gens fréquentant le resto étant des gens ayant quitté l'Ukraine pour son instabilité afin de venir aux États-Unis, pour nager dans plus divisé encore.
L'Ukraine est devenu le Forrest Gump des dernières années, apparaissant à peu près partout dans l'histoire internationale.
Le fils de Joe Biden, portant mon prénom, a joint le conseil d'administration d'une compagnie de pétrole lourdement corrompue sans avoir une once d'expérience dans le domaine. Paul Manafort, main droite de Donald Trump lors de sa campagne présidentielle a été arrêté et gît en prison pour ses associations avec un oligarque ukrainien. Rudy Giuliani coordonne ce qu'il ne comprend pas complètement en Ukraine. Et maintenant Trump est accusé pour obstruction de la justice et tentative de pot-de-vinisme pour salir son frère américain, en complicité avec l'Ukraine qu'il a fait chanter tout l'été.
Et bien danser maintenant!
Aux États-Unis, on a eu envie de faire dévier tout ça et de faire pointer les doutes, confirmés Russes, dans les interventions dans la dernière campagne, en tentant de maintenant faire peser la culpabilité sur les Ukrainiens. Afin de le décrédibiliser. Ça a eu l'effet inverse. Ce sont les Républicains qui on offert cette vision des choses qui ont eu l'air peu crédibles.
Les États-Unis ont quelques fois montré qu'ils étaient en faveur de l'indépendance et quelques autres fois ont montré qu'ils étaient pro-Russes. Faisant de l'Ukraine son pantin selon ses besoins. Au final, ils s'en sacrent. Tant qu'ils répondent à leurs commandes.
En Ukraine, en ce moment, des millions de citoyens sont assiégés par des militaires Russes. La vision que tentait de vendre les États-Unis était celle du "bon, défendeur de la démocratie", mais celle qui est lue est l'envie du gain personnel. Trump ne sait pas où se trouve l'Ukraine, ne sait pas ce que c'est, ni ce qui s'y passe.
Pour les Ukrainiens, la corruption est devenue comme chez eux. Plus déclarée. Plus publique.
Pratiquement complètement acceptée.
La propagande Russe aura été parfaite depuis 2016.
Elle a complètement infiltré la vision et les modes d'emploi du discours politique actuel aux États-Unis.
Rien pour rassurer.