Goldfrapp, dont l’univers musical évolue et navigue toujours là où on ne l’attend pas, m’a positivement charmé avec Seventh Tree. Il suffit de tomber nez à nez avec la pochette du disque pour, déjà, se retrouver dans une dimension hybride et trouble qui oscille entre l’érotisme italien des années 70 et Barry Lyndon de Stanley Kubrick.
L’écoute des plages ne déçoit pas, au contraire : dès le premier titre, "Clowns", une ambiance particulière s’installe, qui ne quitte jamais vraiment l’album malgré des moments peut-être moins réussis. L’ensemble emporte largement l’adhésion, que ce soit avec "Happiness" ou "A&E", autant grâce aux orchestrations très inspirées qu’à la voix d’Alison Goldfrapp, toujours aussi douce et sexy.
Mais le résultat est globalement à la hauteur. Le début d’album est vraiment excellent, avec un mélange de son un peu lourd comme on en avait peu entendu chez les anglais ("Silence") et de titres plus neurasthéniques ("Hunter"). Dommage que le milieu de l’album faiblisse un peu à mon avis. Moins maîtrisé, moins agréable à l’écoute, il empêche Third d’être un chef-d’œuvre malgré son haut niveau.
Pour le côté un peu ironique, je me demande si l’electro très particulière de Portishead n’a pas influencé des groupes comme Radiohead, lesquels sonnent maintenant de façon si spécifique et personnelle qu’on dirait presque… que c’est Portishead qui s’inspire d’eux !
C’est à l’époque du très bel album Neon Golden que les Notwist ont acquis une certaine notoriété, toute relative, mais les personnes qui s’intéressent d’un peu plus près à la bonne musique ont également fait le lien avec Lali Puna, génialissime groupe dont j’ai déjà parlé dans ce blog. En effet, il y a un membre commun à Notwist et Lali Puna, c’est Markus Acher.
Toujours est-il que The Devil, You + Me est à rapprocher de Neon Golden : même goût pour les chansons electro pop un peu éthérées et pas franchement rigolotes, même son très indie rock connoté nineties, voilà qui ne révolutionne pas le son des Notwist mais a quand même le mérite de proposer certains très jolis titres ("Good Lies", "Gravity" entre autres).
Il faudra donc, cet été, se déhancher jusqu’à pas d’heure sur les éternels David Guetta et autres Benassi Bros, succomber aux non moins éternels "tubes de l’été", mais pourquoi pas aussi approfondir un certain spleen qui, au final, s’avère fécond et presque revigorant !