Le quatrième album de Lapalux est un bijou sorti d’un écrin à la sobriété bouleversante.
À son écoute, je suis transpercé de références aussi évidentes qu’inutiles à nommer tant Stuart Howard atteint une symbiose avec sa propre création musicale qui empêche finalement toute similitude avec ses compères (ici, parler par exemple d’Aphex Twin ou Burial serait plus que jamais aussi juste que réducteur – et dans l’autre sens j’entends que le duo Bicep a dû adorer la musique de Lapalux). Et cela le place bien au-dessus du lot.
Sans aller jusqu’à redéfinir un style, sa musique fait ressentir une puissance et une vitalité hors du commun, le tout avec des émotions très personnelles qui ont fait que, dès ma toute première écoute, j’ai été scotché – comme habité par un univers que je ne connaissais pas encore mais qui, lui, semblait m’avoir toujours connu.
Sur les dix chansons, huit sont habillées de voix, chantées ou parlées : on retrouve ainsi LOUISAHHH, Lilia (Lilia Anastasia Grossmith), JFDR (Jófríður Ákadóttir) et Pawws. Les musiques de Lapalux sont hypnotiques et pourtant on en réchappe aisément car elles ne cherchent jamais à nous effrayer ou à nous mettre face à un danger. Elles nous accompagnent avec tendresse, tout en nous faisant remarquer notre propres craintes qui s’éloignent toujours pour que la musique nous emplisse d’une chaleur particulièrement douce.
Il me reste encore assez de temps pour qu’Amnioverse fasse son entrée, discrètement, parmi mes disques fétiches de 2019.
(in Heepro Music, le 20/12/2019)
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