Il me reste une petite soirée en "célibataire"...
Plus de copies, de bulletins. Plus de petits malades : ça joue tranquille à l'autre bout de la maison...
Je vais en profiter pour prendre quelques articles d'avance ! Donc cet article est en différé, bien entendu.
Je voulais vous raconter un petit bout de ma vie façon Rockcollection.
Quand je suis partie aux Antilles, ce n'était pas sur un coup de tête, loin de là...
Je songeais à l'Ailleurs depuis longtemps.
Mais mon fiancé du moment (heureusement diront certains) n'avait plus le goùt du voyage et n'aspirait qu'à rentrer. J'avais donc sagement rangé mes rêves dans un carton avec un joli ruban...
Oui-da ! Sauf que le dit fiancé s'est sauvé, me plantant là, avec ma belle robe de mariée. J'ai, vaille que vaille, terminée (re-raté) mon année d'agrèg, et je suis partie faire mon stage de CAPES (gardé sous le coude) dans les montagnes françaises. Ben oui, et puis ? Je me suis vue, l'année d'après, non plus stagiaire dans un gros lycée de ville, mais exilée dans un petit bled jurassien, dans un de ces charmants trous qu'on appelle la "petite Sibérie"...
Alors j'ai resorti mon vieux rêve de son joli carton. J'ai pris mon courage à mains pleines, et j'ai tapé mes voeux dans le Minitel (et oui, à l'époque c'était 3615éducnat) : 1-Martinique ; 2-Guadeloupe ; 3-Réunion. J'ai manqué de cran pour écrire 1-Guyane. Vu d'ici, c'était vraiment trop risqué : vous vous verriez à trois jours de pirogue de Saint Laurent du Maroni ?
Et bien, malgré mes 21.1 points (ce qui est le minimum dans l'échelle mutationnelle), j'ai reçu le papier, trois mois après (ça laisse le temps de regretter pas mal de choses, trois mois !) : Banco...
Il a fallu se pencher sur une carte pour faire des voeux intra. J'ai demandé à quelques personnes de ci de là ce qu'ils en savaient : la plage est plus belle à St Anne ; il y a un bon resto au François, pour les randonnées, il y a Morne Rouge ; si tu veux la nostalgie, demande St Pierre (bonus +50 pour "commune rurale isolée...). Bref, les touristes ne sont pas de bonnes sources professionnelles. On s'en serait douté.
Or, j'avais mis Martinique en tête, parce que je n'y connaissais personne, mais alors personne, pas un pet de rat ! Personne pour me dire qui ou quoi, pour m'avoir connue avant. J'allais pouvoir grandir, enfin.
En désespoir de cause (les tableaux du rectorat comme des syndicats ne laissaient apparaître des postes vacants qu'en collèges), j'ai demandé en premier "tout poste lycée". Ben... au lycée Acajou, une collègue partait enseigner à l'Université. Elle n'apparaissait nulle part. Personne n'avait demandé son poste. Sauf moi. C'est comme ça qu'a commencé la fiesta.
Suite au prochain épisode !