J’étais hier dans le quartier de la gare Saint Lazare, à Paris. Un livre m'accompagnait : Mur Méditerranée, le Louis-Philippe D'Alembert. Et je pensais à Guillaume Apollinaire.
Tu regardes les yeux pleins de larmes ces pauvres émigrants
Ils croient en Dieu ils prient les femmes allaitent les enfants
Ils emplissent de leur odeur le hall de la gare Saint-Lazare
C’était plutôt la foule des jours de grève. Insultes et menaces trahissaient l’énervement mais ne le calmaient pas. Dans un bar, j’ai pris un café, certes pas à deux sous comme le fit Guillaume : les temps ont changé.
Alentour toutes ces horloges, bloquées à dix heures dix sur les dossiers des chaises dans le bar, le 99, ou donnant « l’heure de tous » dans la sculpture d’Arman, Cour de Rome.
Apollinaire revient :
Tu ressembles au Lazare affolé par le jour
Les aiguilles de ces horloges vont-elles à rebours ?
Maintenant tu marches dans Paris tout seul parmi la foule
et, s’il le faut, tu veux aller chez toi à pied