Quatre ans après avoir amorcé la nouvelle trilogie sur grand écran avec Star Wars VII – Le Réveil de la Force, et 2 ans après avoir cédé sa place de réalisateur à Rian Johnson pour l’épisode VIII (Les Dernier Jedi), J.J. Abrams repasse derrière la caméra pour L’Ascension de Skywalker, 9e et dernier épisode de la célèbre franchise. Pour l’occasion, tous les acteurs présents dans les volets précédents sont bien évidemment de retour : Daisy Ridley, John Boyega, Oscar Isaac, Mark Hamill, Adam Driver, Carrie Fisher…
Après un 8e épisode particulièrement décrié, J.J. Abrams avait la lourde tâche d’offrir à la saga une conclusion digne de ce nom. Une tâche finalement bien trop difficile pour le réalisateur américain puisque si le long-métrage n’est, en définitive, pas fondamentalement mauvais, il n’est pas non plus une franche réussite. Le scénario, notamment, affiche rapidement ses limites. Si les spectateurs ayant été déçus par Les Dernier Jedi apprécieront certainement sa capacité à s’affranchir du volet précédent, sans toutefois le renier complètement, ils regretteront en revanche son manque cruel de consistance. A l’instar du 7e épisode, le script ne propose effectivement aucune véritable originalité, calquant paresseusement son intrigue sur les œuvres antérieures. Il en découle un cheminement narratif tout à fait prévisible, retardant l’inévitable par des sous-intrigues insignifiantes et des ficelles assommantes. En outre, le récit regorge une nouvelle fois de références servant uniquement à jouer sur le sentiment de nostalgie des fans. Un procédé qui pouvait totalement se justifier dans Le Réveil de la Force afin de faire du lien entre les deux séries de films, et ainsi ouvrir l’univers Star Wars aux plus jeunes, mais qui devient ici très vite lassant.
Heureusement, tout n’est pas à jeter et on appréciera notamment le fantastique sens du divertissement de J.J. Abrams. Malgré un scénario relativement faible, le film se laisse en effet suivre sans déplaisir, porté par un rythme soutenu et des scènes d’action prenantes. Sans forcément faire des étincelles, la réalisation s’avère également efficace, bien aidée par une direction artistique toujours aussi convaincante. Une direction artistique qui constitue d’ailleurs certainement l’un des plus grands motifs de satisfaction de cette nouvelle trilogie. Contrairement au volet précédent, l’humour se révèle aussi assez percutant, intervenant à des moments plus opportuns et misant sur des mécaniques plus universelles. Enfin, si la plupart des personnages secondaires n’ont qu’un intérêt purement fonctionnel au récit, les trajectoires dramatiques des personnages principaux – Rey et Kylo Ren en l’occurrence – sont en revanche particulièrement intéressantes. Malgré des performances solides de Daisy Ridley et Adam Driver, l’émotion ne point cependant jamais vraiment. La faute, probablement, au sentiment d’expédition qui émane de l’ensemble du film, l’évolution psychologique des héros étant bien trop rapide que pour convaincre.
En définitive, sans être une conclusion mémorable de la franchise, Star Wars IX – L’Ascension de Skywalker n’en demeure donc pas moins un divertissement plaisant. A défaut d’être bien écrit et original, le film propose tout de même un spectacle familial satisfaisant, porté par des scènes d’action prenantes, des personnages attachants et des acteurs convaincants.