Le président du géant chinois des télécoms Huawei,Liang Hua, a assuré dans un entretien exclusif à l'AFP, que son groupe "n'a jamais fait l'objet d'une demande" d'espionnage de la part des services de renseignement chinois, annonçant au passage la possible ouverture d'une usine en Europe.
Liang Hua a assuré que Huawei " refusera " toute requête de la part des services de renseignement chinois si elle devait lui être faite à l'avenir, précisant que la Chine n'avait pas de loi exigeant des entreprises qu'elles fournissent des renseignements aux services d'espionnage, bien que le pays ait promulgué en 2017 une loi qui enjoint à "toutes organisations et citoyens de soutenir, aider et coopérer à l'effort national de renseignement".
Par ailleurs, le dirigeant de Huawei a assuré que son groupe envisage d'ouvrir une usine en Europe, où il produirait des composants pour les réseaux 5G, la première du genre en dehors de la Chine. Un calendrier "potentiellement très rapide" a été évoqué, mais aucune localisation possible n'a été avancée.
L'Europe, un marché stratégique pour le groupe chinois, fait l'objet de toutes les attentions de Huawei qui a annoncé début novembre un investissement global de 40 milliards de dollars sur les cinq prochaines années.
Leader dans les équipements de la nouvelle génération de réseaux téléphoniques, le géant chinois des télécoms entend retrouver de la confiance en Europe pour "survivre" face aux sanctions américaines.
Basé à Shenzhen, dans le sud de la Chine, Huawei est depuis près de deux ans, dans le viseur des Etats-Unis, qui redoutent que les services de renseignement chinois puissent utiliser ses équipements pour espionner d'autres pays.
Huawei a dû adapter ses sytèmes d'approvisionnement et de production de puces pour ses équipements télécoms à la suite des sanctions américaines bloquant ses achats sur le marché des Etats-Unis.
Mais malgré les fortes pressions de Washington, les pays européens ne parviennent pas à adopter une position commune au sujet de Huawei, à l'heure où les opérateurs télécoms du continent choisissent les équipements sur le marché international, pour mettre sur pied leurs futurs réseaux 5G.