Le voyage est long et exigeant. Un aller et un retour (il faut retourner le livre à la fin, qui devient, selon ce qu'on voudra, la suite ou le début). J'y creuse aujourd'hui dans un sous-sol pour en extraire ces mots :
(Mauraens*) suit maintenant un torrent qui file. Éclats de cymbales, l'eau mousse contre la roche. Crescendo le registre grave s'amplifie, au point de couvrir les voix et les pas. Quelque chose mugit après la paroi ; dehors ça passerait pour un roulement d'orage lointain, mais ici sous terre ? Pour être source, faut-il tout de suite sentir le poids des azurs ? Sourdre, est-ce hésiter à sortir ?
* Manuel Mauraens, jeune Lillois, s'est rendu en Argentine en 1888 pour superviser des travaux de chemin de fer. Sous les bombes de la seconde guerre mondiale, il s'en souvient.
Ce livre est édité par la Contre-Allée dans sa collection L'inventaire d'inventions