La réalité est vraiment fort gênante et refuse encore et encore de se plier aux injonctions colériques des Bisounours : malgré le combat permanent contre le sentiment d’insécurité, les incidents continuent de rythmer la vie de certains quartiers dont les noms émaillent la rubrique faits divers sordides de journaux locaux écrits à la va-vite.
C’est ainsi qu’on apprend, au détour d’un nouvel article du Point, que l’Île-de-France serait le berceau d’un nombre invraisemblable d’agressions directement dirigées vers les Asiatiques.
Si certains lecteurs du Point (et, qui sait, le journaliste du magazine lui-même) pourraient être étonnés qu’une communauté, pourtant d’habitude si paisible, soit ainsi la cible des malandrins et autres brigands de grands chemins du pays, ceux qui lisent ces colonnes se rappelleront que j’ai assez régulièrement traité de la question dans de précédents billets : il semble en effet que, pour les Asiatiques de France et tout particulièrement de la région parisienne, la situation ne s’améliore guère.
J’avais ainsi évoqué, dès 2010, le cas de Belleville dont la situation ne changeait guère, d’années en années. Nous sommes, pratiquement, dix ans plus tard et si les choses ont évolué, c’est bien évidemment en pire puisque les autorités semblent mollement concernées par le problème.
Oh, bien sûr, en fouillant un peu, on se rend compte qu’on atteint maintenant plus d’une agression tous les trois jours dans la région Île-de-France, probablement plus d’une tous les deux jours selon les associations concernées, et on commence à bien comprendre le modus operandi et ce que recouvre réellement ces agressions souvent d’une sauvagerie difficilement explicable par le seul appât du gain :
« On a des jeunes gonflés à bloc car ils sont convaincus que les Asiatiques ont toujours beaucoup d’argent sur eux. La consigne serait simple: ‘se faire un Chinois’ garantirait son ticket d’entrée dans une bande. Pour eux, c’est un jeu, un pari.
Eh oui, ce sont des agressions racistes (puisqu’elles visent directement des Asiatiques pour ces préjugés), par des jeunes issus des cités avoisinantes (Vitry-sur-Seine et Ivry-sur-Seine sont évoqués, on se doute que la provenance est plus large). Surprise (modérée) pour les associations au moment de la condamnation, puisque selon elles le caractère raciste n’est presque jamais retenu…
Oh. Qu’allez-vous penser là ? L’État, inclusif et omniprésent serait donc infoutu de protéger certaines de ses minorités, notamment celles qui font le moins de bruit ? Vraiment, en République du Bisounoursland, ceci est inconcevable !
Notons au passage que si l’on continue de prétendre que les statistiques ethniques sont interdites, on arrive malgré tout à savoir que ce sont bien les Asiatiques qui sont ciblés. Au moins cette interdiction permettra-t-elle de ne tirer aucun portrait robot de l’agresseur moyen ; si on déduit assez logiquement que ce ne sont pas d’autres Asiatiques, on se gardera bien de tirer toute autre conclusion presque rassurante comme « des Français agressent des Français », en admettant tout de même qu’il s’agit souvent de « jeunes » en bande.
Il existe pourtant un moyen de caractériser l’engeance dont il s’agit, sans même utiliser la statistique ethnique, comme le fait fort bien le pédopsychiatre Maurice Berger qui a récemment fait paraître un livre sur son expérience auprès des adolescents hyper-violents.
Le médecin explique comment l’enfance, catastrophique et surtout détachée des bases essentielles du relationnel humain indispensable, à commencer par celui basé sur le jeu et le « faire semblant », engendre une génération d’adolescents puis d’adultes « à la pensée pauvre » autant incapables d’empathie que de prise de recul, d’auto-analyse, en bref des sociopathes typiques qui, une fois adultes, représentent un défi impossible à relever à toute une institution judiciaire entièrement basée sur une rédemption et une réinsertion qui ne pourra, dans ces cas, jamais advenir : « aucune loi ne peut être intégrée, sauf celle du plus fort. »
Pour le psychiatre,
« Nous avons du mal à comprendre qu’il faut d’abord empêcher ces sujets d’agir pour qu’ils se mettent à penser.(…) La multiplication des sursis, cette justice de la dernière chance, peut alors être pour ces sujets précisément une perte de chance. Ceci est loin d’être compris par beaucoup de responsables politiques »
On est loin des recommandations et pratiques actuelles, qui poussent un nombre toujours plus grand d’individus vers les « peines alternatives », c’est-à-dire loin de la sanction réelle et palpable de la cellule de prison, cette mesure qui, selon les personnes de terrain à commencer par ce pédopsychiatre, semble être la seule à permettre de donner des limites à ces individus qui n’ont jamais acquis les repères indispensables pour les bases de la vie en société…
Rassurez-vous : si on ne fait pas tout pour que les sociopathes dangereux soient durablement écartés de la société civilisée pour tenter de les corriger un peu, au moins s’assure-t-on, au travers d’associations lucratives sans but, que les mentalités évoluent (vers quoi, mystère et boule de gomme, mais ce n’est pas la question). Pour nos Asiatiques martyrisés, on apprend en effet qu’un projet pilote, « pensé » avec SOS Racisme, va voir le jour dans des établissements scolaires d’Île-de-France afin de déconstruire les préjugés racistes qui président à ces agressions. On sent l’odeur du succès de cette démarche jusqu’ici.
Finalement, heureusement que les statistiques ethniques sont interdites et plutôt que de moches prisons qui, on vous le répète, sont de véritables écoles du crime (mais si, puisqu’on vous le dit), la République s’emploie à bâtir toujours plus d’écoles inclusivo-écoconscientes à des coûts toujours plus élevés, habilement assurées ce qui permettra au contribuable de ne pas trop voir la facture finale lorsque l’établissement crame malencontreusement suite à une nuit festive de tirs au mortier sur des forces de l’ordre appelées avant tout à garder leur calme.
Les Asiatiques pourront donc continuer à se plaindre et à déconstruire du préjugé raciste, il y a très peu de chances que la situation s’améliore.
Ce pays est foutu.
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