Titre : Tom Thomson, esquisses d’un printemps
Scénariste : Sandrine Revel
Dessinatrice : Sandrine Revel
Parution : Août 2019
Tom Thomson est un peintre canadien. Certainement l’un de ses peintres majeurs. Dans cet ouvrage, Sandrine Revel tient à raviver son souvenir. Pour ma part, je ne le connaissais pas, c’était l’occasion de le découvrir, lui et la vague d’artistes de l’époque. Cependant, ce n’est pas une simple biographie qui se présente ici. Les époques se mêlent pour mieux décrire le personnage et, surtout, sa fin mystérieuse. Mort trop jeune, mais comment ? Le tout est paru chez Dargaud pour plus de 170 pages.
Une narration qui perd le lecteur
Tom Thomson s’est rendu célèbre par ses peintures des paysages (et des arbres) des grands espaces canadiens. Régulièrement, il part dans la nature sauvage et c’est là-bas qu’il va y mourir. Mais comment ? Un meurtre peut-être ? Enterré sur place puis prétendument exhumé ? C’est ce qu’un groupe d’hommes veut savoir et se lance dans la recherche de la tombe du peintre dans l’espoir de retrouver son corps sur place.
Plus ou moins trois époques nous sont proposées. Les années 50 qui présente un groupe cherchant le corps du peintre. Puis des flashbacks sur le peintre, au moment de sa mort. Puis une autre sur sa jeunesse et son éclosion. Ce parallèle entre l’enquête et la vie du peintre ne fonctionne qu’à moitié. En effet, cette recherche du corps n’est pas très passionnante. Si encore elle avait permis de découvrir plein d’indices, pourquoi pas. Mais finalement on aurait presque préféré de scénariser directement la mort du peintre (ce qui est plus ou moins fait aussi dans d’autres passages). Il semblerait que l’aspect documentaire (l’histoire est basée sur des faits réels, des rapports…) ait un peu sclérosé l’ensemble.
La narration se révèle confuse. Les différentes époques ne sont pas toujours bien claires. Les personnages ne nous sont pas clairement présentés. Les pages muettes n’arrangent rien. Bref, c’est touffu et assez complexe à lire. On comprend bien l’idée de vouloir avoir une narration savante, mais ça ne fonctionne qu’à moitié. Une fois la première lecture effectuée et les enjeux clairement identifiés, on peut se relancer dans une deuxième plus claire.
Si l’objectif est de faire redécouvrir Tom Thomson, la BD atteint au moins cet objectif. L’ouvrage donne envie de se pencher sur le travail du peintre, clairement. En revanche, le mythe qui entoure sa mort laisse un peu indifférent. Peut-être faut-il être canadien pour être aussi passionné par le sujet ? Il reste évidemment une impression de gâchis vue la mort précoce de Tom Thomson, mais les circonstances mystérieuses n’ont pas suffi à m’emballer.
C’est le dessin de Sandrine Revel qui m’avait d’abord convaincu à acquérir le livre. Je n’ai pas été particulièrement séduit par le trait, mais il y a une véritable patte dans les planches. Difficile parfois de bien déterminer les techniques à l’œuvre (certainement mixtes ?). Les choix de couleurs sont audacieux et cela donne une belle identité graphique à l’ouvrage. Du beau travail, abouti et maîtrisé.
« Tom Thomson » m’a laissé sur ma faim. Je n’ai pas toujours été passionné par ce qu’il se passait sur les branches. Reste un ouvrage audacieux, à la narration éclaté, qui devrait séduire les amateurs d’artistes partis trop tôt.