Quand Lord Spencer Fitzwilliam arrive à Paris pour résoudre une affaire de meurtre, il s’imagine expédier rapidement cette corvée. C’est sans compter Rosaline Leprince et son engin diabolique plus communément appelé bicyclette. Ce qui aurait dû être une mission en solo devient le pire cauchemar de l’anglais. Il en viendrait à se demander si un tête-à-tête avec la créature tueuse de danseuses de cabaret ne vaut pas mieux que la compagnie de la parisienne excentrique…
L'Embaumeur de Montmartre est un mélange de steampunk et de fantasy. C'est un univers que j'ai beaucoup apprécié, le livre a donc été rapidement lu.
Rosaline Leprince est secrétaire dans un cabinet de gazette, elle doit emprunter un nom masculin pour écrire ses propres articles, la place de la femme étant très limitée en 1890. Le Lord Spencer Fitzwilliam est un membre du ROSE (Rise Over Surnatural Evil), une agence qui enquête essentiellement quand les coupables sont des monstres surnaturels. Peut-être que vous pensez dans l'immédiat à un vampire, un loup-garou, etc... Le Lord fait la connaissance de Rosaline d'une bien étrange manière : en la heurtant alors qu'elle est à bicyclette, chose très peu commune chez les femmes, Spencer en ait même très fort indigné. D'ailleurs, beaucoup de choses que fait Rosaline l'indigne, ainsi que son franc parler. L'anglais doit d'ailleurs rester incognito, jusqu'à ce qu'une enquête lui mette la puce à l'oreille : une danseuse du moulin rouge a encore été retrouvée, morte. L'enquête peut paraître et fastidieuse quand on ne sait pas de quoi il s'agit, mais Rosaline a mis son grain de sel là-dedans, ainsi que son père et ils comptent bien aider l'agent dans ses démarches.
L'univers est très bien détaillé, je me serais très bien vu me balader dans Paris en 1890 après ça. J'ai eu beaucoup de plaisir à imaginer les scènes, les conversations très drôles entre Rosaline et Spencer. Ce sont des personnages très attachants. Rosaline est une femme très avancée sur son temps, elle retrousse ses jupes pour monter à bicyclette, elle est du genre fouineuse, comme elle écrit des articles qui font très souvent la une. Spencer est l'anglais par excellence, très à cheval sur les règles, sur la manière d'être, très "carré" on pourrait dire. Quant à la créature, je suis heureuse de voir que l'auteur en a utilisé une très peu connue. Je ne donnerais pas son nom ici, je ne voudrais pas gâcher le plaisir aux lecteurs de la découvrir. On y retrouve d'ailleurs la patte des Penny Dreadful, célèbre journal d'horreur en Angleterre, ils ont d'ailleurs réalisé une série dessus, pour certains si ça intéresse.En bref : Pour ceux qui aiment le suspens, les enquêtes, mais aussi le paranormal, je le recommande vivement, ça rappelle vraiment les Penny Dreadful, avec essentiellement une créature hors du commun. Des personnages attachants et une histoire poignante entre un anglais très strict et une jeune femme qui s’en contrefiche de l’avis des autres.Note : 9/10