Une de Página/12 de samedi (14 décembre 2019)
A la fin de la semaine dernière, le nouveau gouvernement argentin a fait connaître les premières mesures de son plan d’urgence de lutte contre la pauvreté pendant les 180 premiers jours du mandat.
Il rétablit l’indemnisation à 200% pour les licenciements sans cause réelle et sérieuse que Mauricio Macri avait supprimée (toujours sous le même prétexte : fluidifier le marché du travail en levant les hypothèques pesant soi-disant sur les décisions des patrons). Il crée une carte de crédit donnant un accès privilégié aux achats alimentaires pour les personnes en situation de précarité.. Il augmente les minimums sociaux : retraites basses, allocations familiales (attribuées sous condition de revenus), petits salaires. Il relève les impôts sur le patrimoine, notamment sur celui des Argentins établis à l’étranger, et les impôts des plus riches. Il va appliquer une taxe au taux de change du dollars pour les Argentins qui partent en voyage touristique à l’étranger et aux achats qu’ils font en dehors des frontières de façon à relancer le marché intérieur (il est traditionnel que les Argentins aillent acheter au Chili ou aux Etats-Unis des produits technologiques à haute valeur ajoutée comme des ordinateurs, des smartphones, des télévisions, voire de l’équipement ménager). Les exportateurs de soja et de céréales seront mis à contribution par une taxe à l’exportation, ce qui risque de mettre à nouveau le feu dans le patronat agricole toujours organisé en bureau commun à toutes les organisations du secteur. Les aides sociales seront jointes à la mise en place d’entreprises de production, notamment sous forme de coopérative, pour aider au retour sur le marché du travail. Là encore, une mesure qui fait grincher des dents à droite où l’on croit volontiers que les gens exclus du marché du travail sont des fainéants qui reçoivent des sous sans rien faire, sous le déguisement d’une coopérative qui vit de l’argent public. Ces coopératives avaient été détruites par le précédent gouvernement.
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