Les bureaux de vote samedi dans l'ancien Carrefour vidé de ses gondoles
Matías Lammens propulsé ministre de Tourisme et des Sports, il a bien fallu que le Club Atlético de San Lorenzo de Almagro, le club du pape, repérable à son maillot à rayures bleu et grenat comme celui du Barça, a dû, samedi, élire de toute urgence son nouveau président. Et c’est l’ancien secrétaire général du club, le très médiatique producteur d’émissions télé de variétés (1), qui l’a emporté avec un score de république bananière : plus de 80 % des suffrages exprimés.
La légitimité de BoJo, c'est de la rigolade à côté de ça !
Marcelo Tinelli, tel est le nom de la vedette télévisée, bientôt 60 ans, a été consacré dans les bâtiments de l’ancien Carrefour qui a fermé ses portes il y a quelques mois pour rendre le terrain au San Lorenzo qui en avait été exproprié sous la dictature militaire au profit d’une juteuse opération immobilière. Le Club envisage de réinstaller à cet endroit, dans le quartier de Boedo, ses installations sportives, en souvenir du Viejo Gazómetro (traduisez l’usine à gaz), le bon vieux stade historique à jamais regretté par les sociétaires, que Clarín nomme Tierra Santa, pour rendre compte de l’attachement des supporters à cet endroit et adopter la culture très confessionnelle de ce club à part (2).
Le nouveau président va changer un peu l’équipe technique qui encadre les 27 footballeurs de ce club professionnel, comme Buenos Aires en compte plusieurs, dont les plus célèbres avant l’élection du pape François étaient le populaire Boca Juniors (qui vient aussi de changer de président) et l’élitiste River Plate.
Pour aller plus loin : lire l’article de Página/12 lire l’article de La Prensa lire l’article de Clarín lire l’article de La Nación lire le communiqué du club
(1) des émissions populaires au plus mauvais sens du mot : creuses, à la limite du vulgaire, spotlights et paillettes. (2) Il a été fondé au début du 20e siècle par le père Lorenzo, vicaire de la basilique San Carlos de Almagro, et il est resté fidèle à ses valeurs, liées à la pastorale catholique et à la doctrine sociale de l’Église. De là, leurs deux principaux surnoms : los Santos et los Cuervos (les corbeaux, à cause des soutanes).