"j'avais oublié
- Etait-ce vraiment un oubli?-
- Sur la ligne de démarcation toute goémonée, d'une ancienne marée- deux trois affaires maritimes, que je trimballais, sans doute un peu par habitude , figé à la case souvenir et bien avant que la masse des courants nébuleux et salés s'accorde vraiment et en toute liberté avec mes doutes les plus surs.
Remis à plus tard l'idée de refaire le monde puisqu'il était assez vaste pour s'en dépatouiller tout seul et puis...franchement, vous me voyez moi et mes petits bras prendre l'initiative de lendemains qui s'enchantent (avant de repasser des plats réchauffés).
A l'entracte peut-être?
J'avais raté toutes les occasions attifées comme du neuf, les cérémonies éclairées aux bougies pour donner du sens aux mornes cires qui coulaient de source sure.
Pour sur,
j'avais du pain sur la planche dans un monde qui marche à la baguette et fait des mouillettes, avec le gage d'en être ou pas
suivant comment on se faisait tri-côter à l'argus.
Pourtant,
J'avais encore des prétentions, des pousse-toi que je m'y miettes,
des érosions matinales dites normales;
des fréquences modulées
en envies passagères et clandestines;
quelques phrases en réserve pour les jours maigres
et des rendez-vous avec de drôles d'histoires...
Aussi,
un contrat sur la tête de la poésie
où les mots tendres sont si durs
à pleurer
qu'ils vous laissent complètement desséchés
au retour d'une phrase,
dans un virage mal négocié
où tu finis forcément
dans la marge..
De quoi la rime?
J'ai pris une tasse pour regarder la mer et pas de bol, c'était son heure de relâche.
Restait bien un peu d'eau salée au fond mais à peine de quoi y tremper ma plume pour y trouver une maritime inspiration.
Une prochaine fois, je prendrais mon seau, et puis ma pelle aussi.
Du haut de ses culottes courtes un petit garçon sérieux comme un baigneur dans ses pensées d'avant-hier répétait à l'envie : "c'est bien pratique d'avoir une pelle et un seau à la plage, c'est bien pratique..."
En effet !
On peut faire des châteaux en Bretagne et y enfermer son crabe qu'en pince pourtant pour l'en dehors.
On peut aussi s'associer avec l'océan ou une de ses filiales et créer une entreprise d'import-export en coquillages.
On pourrait également organiser le grand prix des puces de mer sur un circuit homologué et sponsorisé par les ptits sablés de Retz.
On peut sans doutes confier à Anémone le soin de retrouver sa bonne étoile.
On prend aussi des dispositions pour faire une vague sieste et du bout des pieds battre la mesure des marées.
Et puis, surtout- ne rien faire- ou alors,
raconter juste une blague de marin pour iriser son rainbow et ensuite mettre les voiles quand le soleil fait son lit-quide.
Une pelle et un seau, n'en déplaise aux garants de l'orthodoxie virile, c'est quand même plus pratique que sa bite et son couteau et particulièrement sur la plage où l'on se met du sable partout, où y'a pas besoin non plus de couper les cheveux des algues en quatre, ni de déboucher une bouteille vu qu'elle sont déjà toutes parties chez leur mer, pas plus que de hisser la grande vergue de misaine, ni faire son perroquet.
Dans le fond de la tasse, en soulevant mes bésicles pour y voir d'un peu plus près, j'ai découvert un petit garçon qui pleurait fort parce qu'il avait peur du bruit des vagues.
Alors, forcément, il a bien fallu d'urgence dissiper les quiproquos et surtout faire les présentations - le petit garçon, sa pelle, son seau, mesdemoiselles les vagues anciennes et nouvelles aussi etc etc
Et depuis... je vous assure, et particulièrement aux équinoxes , on comprend pas vraiment ce qu'ils se disent mais du haut de la dune, on les entend drôlement bien se marée.