Ce soir un whisky. Je ne sais pas si je paraphraserai Pierre Arditi ce soir. Je déteste les dimanches soirs. Demain sera une journée horrible. Que je fuirai partiellement. Mais le lieu où je travaille devient un enfer humain tous les jours un peu plus.
En faisant tourner le glaçon que j'aime dans ce whisky que m'a offert une amie aussi précieuse qu'elle eu failli être l'année dernière mortelle, je pensais à un échange cet aprèsmidi en rentrant de courir. Un cadre du travail tractait pour une liste que municipalement je "combattrai". Il me disait "je suis en préretraite l'an prochain, j'ai honte je profite de régimes spéciaux". Je lui disais, en souriant, que j'en avais pour un peu plus longtemps. Et il me disait "franchement je suis content de partir"... Tu m'étonnes. Nous travaillons dans un enfer.
Je pourrais changer. Mais ailleurs est ce mieux. J'échangeais avec des collègues de promotion. D'autres dans des milieux différents. Mon médecin, qui n'exerce plus mais voit toujours autant de monde, me le disait aussi. Aujourd'hui, c'est dur. Le monde est dur. Et presque on s'oblige à être dur.
Une collègue de boulot me dit souvent la phrase : "être gentil ce n'est pas un métier". Comme un jeu, je lui répond qu'être gentil n'est pas non plus ni un défaut ni une tare. Et qu'un monde juste avec des connards, des opportunistes ou des tueurs, est ce une monde où on a envie de vivre ?
Je ne sais pas si l'humanité progresse vraiment. J'ai l'impression que le macronisme a finalement mis officiellement que le nouveau monde sera celui du règne du plus fort ou plus malin. Celui qui ne veut pas jouer peut aller pleurer dans son coin. Quelque part j'admet, j'ai envie d'aller pleurer dans mon coin. Pas parce que je suis une lavette, au contraire. Mais parce que je n'ai pas envie de jouer à ce jeu là. Je n'ai pas envie de prendre une posture différente de l'homme que je suis.
Je dis à mes enfants de rendre les coups qu'on nous porte. Je fais pareil. Je ne fuis pas le combat. Je ne fuis pas l'agression, quand des proches ou moi même en sont victimes. Je sais me battre, et je pense être redoutable sur certains aspects. Mais parce que le monde d'aujourd'hui promeut des salaud, je n'ai pas envie de devenir moi même un salaud.
Alors je préfère aller pleurer dans mon coin sur un monde idéal dont je rêverai. Qui n'existe pas. Ou plus. Je ne sais pas.
(PS très personnel, je pensais en courant à cette amie que j'avais et dont je n'ai plus de nouvelles depuis je crois 2005 ou 2006... Elle a été ma première rencontre marquante sur le net. C'était une fille gentille, une amie précieuse, qui est devenue par la suite une personne très dure à mon égard. J'aimerais toujours rediscuter un jour avec elle... Je ne sais pas si elle passe ici des fois... J'avais crée le Mont du Faucon pour lui répondre, je ne me souviens de son premier blog à cette dryade des bois que j'avais vraiment aimé comme amie... J'aimerais bien ne pas mourir sans qu'on ne se soit reparler...)