Titre : Détox, T1 : Le déni
Scénariste : Jim
Dessinateurs : Jim & Antonin Gallo
Parution : Mars 2019
J’ai découvert Antonin Gallo à l’époque où il publiait des webcomics sur internet. Son dessin, beau et délicat, m’avait tapé dans l’œil. C’est avec plaisir que j’ai vu son nom associé à celui de Jim sur une couverture. Jim, le spécialiste ès romances, cela me paraissait parfait pour Antonin Gallo. « Detox » est publié chez Bamboo pour 70 pages.
Un premier tome plutôt drôle
Alors Bamboo, parlons-en un peu. Quand j’ai récupéré le bouquin, j’étais persuadé qu’il s’agissait d’un one-shot. Rien ne montre sur la couverture que c’est le premier tome d’un diptyque. Seul un « Volume 1/2 » est marqué discrètement sur la tranche. Quand au titre du volume, « Le déni », il n’est marqué qu’à l’intérieur… Une pratique détestable qui mériterait que l’on attende que l’éditeur sorte l’intégrale pour se procurer l’album.
« Détox » raconte l’histoire d’un cadre supérieur qui vit sa vie « à fond ». À savoir : le boulot plus que la vie de famille, la maîtresse plus que la femme… Le problème ? Son médecin craint l’AVS, sa femme l’infarctus. Et quand Matthias va voir de plus près les dangers qui le guettent, il fuit dans un stage de désintoxication à un peu tout : la vie actuelle et ses excès.
Ce premier tome est donc construit en deux étapes : d’abord la présentation de Matthias, puis son choc face au stage extrême qui lui est proposé et dans lequel il s’est engagé. Il résiste bien sûr, d’où le déni dans le titre. Je craignais un ton un peu trop spirituel, ce n’est pas le cas du bouquin. C’est assez drôle. Matthias a un sacré caractère, mais il n’est pas si méchant. Pour le moment, c’est pas trop mal réussi, il ne faudra pas que la partie de l’acceptation soit gnangnan. Le tout est un peu piégeux. Surtout que les petits flashbacks vers son enfance laisse entrevoir des scènes casse-gueule.
Au niveau du dessin, j’ai été déçu de voir qu’Antonin Gallo ne s’occupait que des décors. Dommage. Jim est un bon dessinateur, ses personnages sont réussis et expressifs, mais j’aurais aimé qu’il donne sa chance pleinement à son comparse. Les tons sépia fonctionnent plutôt bien, même si vu le sujet, ce n’est pas forcément pertinent en soit. À moins que le deuxième tome apporte de la nouveauté sur le sujet ? Les décors, non-encrés, s’intègrent plus ou moins bien selon les passages. Il est vrai qu’en sachant la répartition des tâches chez les dessinateurs, on y prêt peut-être plus attention.
« Detox » fonctionne en diptyque et c’est assez logique. Dommage que l’éditeur cherche à le cacher. On n’a pas l’impression que le premier tome est dilué. À voir ce que nous réservent les auteurs pour la suite. Quelle sera la morale de cette histoire ? On regrettera aussi le petit texte de Jim qui tient absolument à nous expliquer que cette histoire est inspiré d’un de ses amis et qu’il a posé pour la BD. Franchement, a-t-on besoin de le savoir ?