Ce matin, vous êtes arrivés au bureau en ayant oublié votre badge. Vous vous êtes connecté à une application pour piloter les bâtiments de bureaux depuis votre smartphone, et le portail d’accès s’est ouvert pour vous. Vous avez organisé une réunion à la dernière minute. L’application vous a géolocalisé à l’intérieur du bâtiment, et votre smartphone vous a guidé jusqu’à la salle de réunion disponible la plus proche. Une fois réservée depuis votre appareil, la salle vous a « reconnu » : lumière orangée et musique relaxante, l’ambiance s’est adaptée automatiquement selon vos préférences. Les capteurs ont également mesuré et réglé la température à votre goût, sans action de votre part. Lorsque vous êtes passé en mode « présentation », en un clic, les stores se sont abaissés, lumière et musique se sont coupées, l’écran s’est déroulé et le rétroprojecteur s’est allumé. A la fin de votre réunion, les lumières se sont éteintes automatiquement grâce au détecteur de mouvements de la salle, et vous êtes partis prendre un café. Vous en avez aussi profité pour signaler une panne de ventilation et avez envoyé une demande de réparation depuis votre téléphone – pour la réparer, le mainteneur utilisera à son tour l’application pour accéder rapidement au plan des réseaux. Enfin, vous avez entrepris de rechercher une place de bureau « flex » disponible sur votre plateau, toujours avec l’aide de votre smartphone. Au boulot !
De la science-fiction ?
Pas tout à fait ; ces technologies, qui rendent le bureau « smart », connecté, sont déjà mis en œuvre ! A ce jour par exemple, plusieurs acteurs au sein du groupe Bouygues Construction ont développé des solutions pour le smart building. On peut citer par exemple C2S, filiale de transformation digitale de Bouygues, et spécialisée dans le conseil, notamment sur le tertiaire. Ou encore Axione, filiale de Bouygues Energies & Services, intégrateur d’une solution pour rendre les bâtiments intelligents, et qui a notamment équipée la tour Alto.
Le temps du smart building
Mais au fond, qu’est-ce que le bureau connecté ? Tout simplement un bâtiment tertiaire qui s’adapte aux usages de ses occupants – et non l’inverse ! Les technologies sont déjà là, il n’y a plus qu’à en tirer parti : des capteurs pour récupérer des données, des logiciels pour les interpréter, des applications pour régler automatiquement l’atmosphère voulue et permettre à l’utilisateur d’interagir avec le bâtiment et ses installations, et le moduler selon ses besoins du moment.
Ces technologies ne servent d’ailleurs pas qu’à l’occupant, mais intéressent aussi les exploitants et les mainteneurs. Ils y trouvent ainsi de nombreux bénéfices pour l’exploitation du bâtiment. En effet, la data relevée permet de mesurer la performance du Facility Management, via la collecte des données d’incidents et les délais de résolution. La maintenance prédictive est également un des avantages induits. Le taux d’usage réel des espaces et des services est aussi capté, et l’on peut estimer en direct leur taux de disponibilité. Enfin, la consommation énergétique est mieux maîtrisée, avec la mesure des coûts réels et l’inscription du bâtiment au sein de micro-grids.
Occupants des bâtiments, mainteneurs… Mais ce n’est pas tout ! Par extension, nos clients directs (bailleurs, promoteurs, investisseurs) sont également séduits par ces possibilités. Un immeuble connecté peut évoluer sur le long terme, pour correspondre aux futures tendances et envies de leurs propres clients. De quoi garantir la pérennité de leur patrimoine.
Un million d’immeubles connectés ont été construits, entre 2014 et 2018 (Gilles Cordon, Les transformations digitales de l’immobilier d’entreprise). Il s’agit d’un marché en pleine expansion, et il est fort probable que le digital soit, demain; un standard d’usage pour les immeuble, comme l’est devenu la HQE (Haute Qualité Environnementale). L’objectif ? Améliorer la qualité de vie au travail pour les occupants des bureaux que nous construisons, faciliter la proposition de services pour la partie Maintenance, et surtout, faire en sorte que l’ensemble de ces fonctionnalités soit accessible très simplement, sur smartphone, à partir d’une seule application.
Des exemples déjà concrets !
Le démonstrateur de bureaux connectés de Bouygues Construction est déjà en place dans 7 bâtiments : outre la tour Alto à la Défense, on le retrouve à Grenoble, Annecy, Toulouse, Sèvres, à Challenger le siège du Groupe, à Miami… L’exemple le plus abouti est celui d’un ensemble de bureaux à Lormont (près de Bordeaux). Le chantier a été livré mi-juin, avec un bâtiment-témoin « ready to service », c’est-à-dire prêt à l’usage.
Naissance d’une démarche tertiaire
Mais un bureau connecté, est-ce suffisant pour répondre aux enjeux des bureaux du futur ? Pas tout à fait. Si le smart building apporte des réponses aux besoins engendrés par les nouveaux modes de travail (plus d’agilité, de collaboratif, mais aussi des réflexions sur des modèles économiques, basés sur l’usage réel des espaces…), il est nécessaire d’intégrer d’autres enjeux, comme le changement climatique (et l’importance de repenser nos modes de construction en fonction), et l’évolution constante des usages. C’est la vision que propose Bouygues Construction : un bâtiment non seulement connecté, mais aussi attractif, créateur de valeur, et évolutif.
Si les nouvelles technologies vont encore métamorphoser complètement toutes les possibilités d’usages de nos bâtiments, les solutions que les constructeurs proposeront doivent être capables d’accueillir ces innovations, tant dans le « soft » (application, plateforme logicielle…) que dans le « hard », c’est-à-dire dans les infrastructures physiques des bâtiments. Chez Bouygues Construction, la démarche sera donc adaptable et évoluera en fonction du besoin sur le site. « Un gage de sérénité pour le client, précise Michel Bardou, directeur Innovation chez Habitat Social et responsable du pôle R&D Bureaux Connectés. « Les usages évoluent tous les deux à trois ans. Il est donc important d’avoir la possibilité de faire évoluer facilement son immeuble de bureaux ».
Une vision qui a conduit à une nouvelle démarche tertiaire, baptisée Officity. Cette démarche est actuellement présentée au SIMI 2019 ; et fera bientôt l’objet d’un dossier plus complet dans nos pages. A suivre… !