On commence notre série “summer remember” avec Jade, qui m’a envoyé son premier namour espagnol. Un vrai de vrai qui sent bien le 14 ans.
Ah nos 14 ans…. On y pense et on oublie et c’est pas plus mal!
Quant à Jade, elle se présente très bien toute seule et c’est ici.
Je venais d’avoir 14 ans, je passais mon été avec ma famille à Tenerife, comme tous les ans.
Grâce à mes cours d’espagnol que j’avais eu pendant l’année scolaire, j’arrivais parfaitement à baragouiner de petites phrases, mais toujours au présent de l’indicatif, et jamais avec une heure dedans (ça, c’était trop dur).
Et qui dit jeune fille en fleur dit aussi garçons locaux aux affûts…
Du coup, la petite Française que j’étais et qui ne parlait à personne auparavant était devenue « une des leurs », une des rares filles de leur groupe d’amis et qui parlait en plus plusieurs langues étrangères (véritable don du ciel pour les jeunes de là-bas).
Bref, après moult sangrias et L&M Light, des propositions d’amourettes viennent dans ma direction…
Ca commençait vachement bien étant donné que, ne connaissant pas le nom du cher et tendre qui me faisait de l’effet, j’en avais fait une description bien approximative : la personne en face de moi avait tout compris de travers! mais
Elle était désormais persuadée que je voulais sortir avec Muchacho (nom complètement bidon mais bien plus joli que le vrai).
Et à y regarder de plus près, Muchacho n’était quand même pas mal du tout voire mignon comme tout, même si je ne lui avais jamais adressé la parole ni un regard avant cet épisode tragique.
En deux minutes top-chrono j’accepte quand même de sortir avec lui ( !) et commence alors une liaison dangereuse, à base de police, de reggaeton et de cocktails alcoolisés.
M’enfin c’était pas Tijuana non plus, et mes parents guettaient tout de même, derrière leurs transats et leurs lunettes de soleil, histoire de passer incognitos (et de me faire la misère une fois chez moi).
Au final, je suis restée plus d’un an avec cet imbécile de Muchacho, encore plus nul en espagnol que moi et qui sentait vachement mauvais des pieds en plus. Un an parce que niaise comme j’étais j’ai accepté de «rester avec lui », et ce même à distance.
A vrai dire je ne l’ai revu que cinq ou six fois après notre amour presque platonique et tropical, et ça a été pour: qu’il disparaisse pendant plusieurs jours, me promette qu’il viendrait visiter Paris avec moi, qu’il me trompe avec une pé*asse de locale, pas vraiment aidée par la nature de surcroît.
De quoi le rayer définitivement de ma mémoire me direz-vous, sauf que c’est quand même grâce à lui que je suis presque bilingue aujourd’hui. Il faut croire qu’à force d’écouter Aventura, on arrive quand même à quelque chose !
Et puis à travers tout le mal qu’il a pu nous faire, à mon petit cœur d’adolescente et moi, il m’a tout même présenté à un bon nombre de personnes qui sont aujourd’hui des amis, et qui trouvent comme moi qu’il ne vaut finalement pas 25 pesetas.