C'était il y a un an... et deux jours. J'évoquais alors cette incroyable image qu'on aurait pu croire sortie par un reporter de guerre d'un pays dictatorial :
Je me souviens de cette réaction d'une personnalité politique dont Bourdieu disait d'elle qu' on savait instantanément qu'elle n'était pas de gauche (l'une de celles pour lesquelles j'avais inventé le néologisme de fauxcialisme, précisément) et qui avait tenu à nous le démontrer factuellement en estimant que ces jeunes n'avaient eu que ce qu'ils méritaient, et que " ça leur ferait un souvenir" . On appréciera la grande gauchitude comme les profondes valeurs humanistes ou le profond respect des droits humains de cette réaction là, partagée par bien d'autres réacs du même acabit, qui eux, au moins, ne se targuaient pas - quelle escroquerie politique - d'être de gauche. A la sauce Macron ?
Le fait est que la suite de cette histoire d'humiliation collective en public, qui laissera des traces indélébiles et une rancœur inextinguible dans nos mémoires populaires, a donné raison à la pénible prétentieuse si peu gauchiste, et à son cousin politique consanguin.
De justice réelle, il n'y a point eu, puisque seule une enquête administrative a été menée, dont on peut aisément supputer qu'elle fut juge et partie, et qu'elle a su défendre ses intérêts et sa crédibilité... Comme le sont pareillement les trop fameuses enquêtes de l'IGPN, devenues un sujet de raillerie tant leur résultat n'est pas attendu, puisqu'il est sans surprise, et qu'il épargne systématiquement les auteurs des délits les plus violents. Ne sont-ils pas condamnés systématiquement 'à des peines de sursis, au pire, ce qu'il leur permet comme ils le font en ce moment de se lâcher en toute impunité, comme ici ce commissaire de police ?
Pourtant, c'est un élément de langage bien connu de la Macronie, " il n'y a pas de violences policières" , nous affirmait péremptoirement - tant le sujet ne souffre ni la discussion ni le débat public dans ce pays - la voix de son maître avec sa sempiternelle et si caractéristique langue de bois, j'ai nommée Lætitia Avia. Hélas, les faits sont têtus, et nombre d'entre eux sont pourtant archivés ici, pour la postérité de cette faute morale, et éthique indiscutable, que l'Histoire jugera durement comme un déni de réalité et u n refus idéologique incompréhensible pour une soi-disant démocratie (il nous en reste si peu, que les décombres...) de faire face à ses propres monstres.
L'affaire Chebab dont il est question ici date de... 2012. Ce qui est intéressant en regard du sujet étudié dans cet article, c'est outre la durée interminable de certaines procédures qui font la réputation de la lenteur de la justice de ce pays, que la fRance n'a pas été condamnée pour des violences illégitimes, mais pour... l'absence d'enquête. Voilà qui en dit assez long selon moi, à la foi sur la duplicité et le cynisme de nos autorités. En ce sens, Laetitia Avia est en droit de dire qu'il n'y a pas de violences policières constatées. Pour cela, c'est très simple : il suffit que la justice n'ait pas à se prononcer dessus, et donc à à ne surtout pas les constater. Jamais. On saisira l'IGPN pour ne pas avoir à rendre de compte à la justice des hommes et le tour sera joué. Sauf qu'un avocat un peu plus persévérant (plus militant ?) que d'autres en la matière, et dont c'est le cœur de métier comme la spécialité, Maître Arié Alimi (qui, détail intéressant, fut également l'avocat des lycéens de Mantes la Jolie) a flairé la ficelle, et a conseillé à son client de ne pas répondre à l'IGPN, afin d'obliger la justice à se prononcer sur le fond de l'affaire et la réalité d'une violence policière illégitime. J'attends avec impatience les suites judiciaires de cette chose là afin de clore le bec aux messagers du mensonge et autres escrocs patentés qui encombrent les allées d'un pouvoir que l'on sait si corrompu...
En attendant, hier, à Paris, une centaine de personnes ont marché pour réclamer justice et protester contre lesdites violences policières, à l'appel des mères des lycéens arrêtés à Mantes-la-Jolie en décembre 2018 :
Ici, dans une vidéo de l'AFP :
Je ne pouvais que m'associer à elles à mon humble façon à travers ce billet, tout en tançant de mon plus profond mépris les gens qui osent les juger, et soutenir de tels actes attentatoires à nos droits les plus fondamentaux. Nous saurons nous en souvenir.
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