Une nouvelle table vivante, fringante où, globalement, on se régale.
Tout en ce lieu respire la décontraction dans le style, l’ambiance et l’accueil, mais un sérieux sans failles dans le travail en cuisine et le service en salle. Situé dans le cœur des petites rues autour de la Madeleine, le bruit et la fureur de manger vite des employés des bureaux alentour provoquent un survoltage à tous les niveaux. Pourtant, malgré cet afflux, tout roule parfaitement : prise de commande, service, pas d’attente entre les plats, efficacité avec un sourire désarmant et une sympathie communicative.
Il faut dire que Sébastien Maréchal, le maitre d’œuvre, est un pro de ce type de restauration depuis dix ans. Il est apparu au Moderne, place de la Bourse, et a récolté un Bib Gourmand au Michelin, puis directeur associé au Jeanne B et à la Marée Jeanne. Mad Men, ouvert depuis le début du mois d’octobre, rassemble toutes ses expériences en un seul lieu et c’est, au premier abord, une réussite.
La carte jongle habilement sur l’Italie et la France. On passe d’une pizza à une Poitrine de cochon grillée, ou d’une Terrine de lapin à un tiramisu sans complexes, et c’est tant mieux. L’essentiel étant de cohabiter mais pas de fusionner. Le chef Igor Compagnoni l’a bien compris et il gère les plats, dans la plupart des cas, avec soin et application. Originaire d’un petit village de Lombardie, il a fait une grande partie de sa carrière en France et particulièrement à Paris. En prime, il a fait venir son vieux copain de village, un passionné de cuisine, et un pizzaiolo hors pair car spécialisé dans la fabrication des pâtes à pain et à pizzas.
N’hésitez pas à demander les pains qu’il est en train de tester ou ceux qu’il propose suivant les plats commandés. Ca vaut la peine…
La carte est relativement courte mais avec cinq pizzas plus ou moins liées à la saison dans la composition et un plat du jour. A ne pas manquer : le tarama maison au piment fumé et citron vert, parfumé et délicieux en texture ; la Terrine de lapin aux abricots et amandes, confiture d’oignons et pickles, généreuse et goûteuse.
La présentation de la Poitrine de cochon Capelin (élevé traditionnellement dans le Cantal) grillée est un peu mushy avec un gros platras de chou pointu étalé dans le fond de l’assiette, un peu trop al dente pour s’harmoniser avec l’excellente poitrine parfaitement cuite, fondante, laquée, et très goûteuse.
Le chef affirme que le Tiramisu est né à Trévise. Il a raison ! Il est apparu au restaurant Le Beccherie, créé par le chef pâtissier Roberto Linguanotto, dans les années 1970. La version du chef est très proche de l’original et franchement délicieuse, tout en finesse, douceur, et moelleux.
Carte des vins intéressante sur les deux pays mais de belles bouteilles à découvrir chez les italiens. Laissez vous guider par Sébastien Maréchal qui les a sélectionnés. Gentils prix des vins au verre de 5 € à 8 €. Entrée de gamme bouteilles autour des 25 €.
Une nouvelle table vivante, fringante où, globalement, on se régale. C’est le must du quartier et même plus loin. Indispensable.
8, rue de Surène75008 Paris
Tél : 01 42 66 19 89
www.madmenparis.com
M° : Madeleine
Fermé samedi & dimanche
Afterwork à 18h
Carte : 36 € (minimum) – 75 € (maximum)
Pizzas : de 11 € à 18 €