Je continue un peu à lire les livres que l’on me prête… Et voici une belle surprise de lecture que cette autobiographie de Adeline Yen-Mah ! Elle permet une plongée dans la chine des années 30 à nos jours. En 1937, lorsque l’épouse de Mr Yen, homme d’affaires, meurt après avoir donné naissance à son cinquième enfant, ce dernier s’empresse d’épouser une autre femme, une Franco-chinoise, Niang. Considérée comme celle qui a provoqué le décès de sa mère, méprisée en tant que « petite cinquième », Adeline subit, ainsi que ses aînés, l’autorité malveillante de la deuxième épouse de son père. Ils sont obligés de faire des kilomètres à pied pour se rendre à l’école, ont régulièrement faim et manquent cruellement d’affection. Heureusement, tante Baba est là pour prendre soin d’Adeline, l’encourager dans ses études, lui apporter de temps en temps quelques friandises et lui permettre de croire en l’amour. Car l’autorité de Niang divise la fratrie plus qu’elle ne la rapproche. La petite fille vivra d’ailleurs quelques temps en pensionnat, loin des siens, abandonnée par eux, privée de visites et de courrier, ayant l’impression d’être devenue une orpheline. Lorsque la famille quitte Shangaï pour Hong-Kong, afin d’échapper aux exactions communistes, ils oublient même de l’emmener avec eux. Heureusement, la jeune fille est intelligente, aime lire, sait se battre pour son avenir. Plus tard, elle pourra étonnamment suivre un de ses frères en Angleterre et commencer des études de médecine. Dans ce récit, on touche du doigt la cruauté à chaque page, une cruauté qui se niche au creux d’une famille qui avait tout pour vivre heureuse, malgré l’histoire et le communisme. L’argent est là pourtant, ainsi que la possibilité de bouger, déménager, se rendre à l’étranger. Adeline a beaucoup de volonté mais se laisse aussi facilement duper car son manque d’affection est grand. Son combat pour le bonheur est touchant. J’ai aimé également vivre l’histoire de la chine de l’intérieur, et regarder les personnages passer d’une ère à une autre.
Editions Archipoche – mars 2017
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…