Magazine Société

Anamnèse, de Salvatore Minni

Publié le 06 décembre 2019 par Francisrichard @francisrichard
Anamnèse, de Salvatore Minni

N'oublie jamais qui tu es... est un mantra qui revient à de nombreuses reprises dans Anamnèse où le lecteur a du mal à distinguer le vrai du faux, la réalité de la fiction.

Il faut dire que l'héroïne, une soi-disant Marie, ne le laisse pas en repos. C'est une psychanalyste, qui, forte et fragile, a du mal à trouver son équilibre mental dans l'existence...

On le serait à moins, vu les symptômes qui sont les siens: Des cauchemars récurrents, des hallucinations auditives. Ce n'était pas bon signe. Elle le savait mieux que personne.

Mais, comme on dit, ce sont toujours les cordonniers qui sont les plus mal chaussés. En l'occurrence, l'adage ne fait pas exception à cette règle qui est de portée universelle.

C'est bien souvent dans le passé qu'il faut chercher la cause d'un tel mal-être, mais à condition que le patient ne soit pas dans le déni ni dans le fantasme en l'évoquant.

Le mantra ci-dessus, sur l'identité, se loge dans l'esprit de Marie, mais celui-ci est aussi le siège d'une dualité que personnifie le dieu Shiva, dieu destructeur puis créateur.

Son père, Luc, lui a rapporté du Tibet, une statuette de ce dieu, dont le nom seul n'est déjà pas sans avoir une profonde influence sur elle au point de la hanter dans ses songes.

Un certain Paul, qui ne lui dit pourtant rien, prétend qu'amoureux d'elle il l'a connue sous le prénom de Vanissa, peut-être son double, et qu'elle l'a laissé endosser un crime...

Tout le monde est bien sûr imaginatif mais les psys ne le sont-ils pas davantage encore que les autres, ne serait ce qu'à force d'entendre tout ce que leur racontent leurs patients?

Si l'auteur ne donnait pas les clés des songes de Marie au cours de son récit et, surtout, à la fin, le lecteur de ce thriller serait complètement perdu et traumatisé à son tour.

Car le récit est jalonné de morts aussi bien rêvées que réelles, survenues dans des conditions propres à glacer le sang de n'importe quel lecteur, normalement constitué.

Peut-être que le point final lui aura permis de faire la part des choses, dont celle qui revient à la pathologie de la praticienne dans cette histoire, mais ce n'est pas une certitude...

Francis Richard

Anamnèse, Salvatore Minni, 288 pages, Slatkine & Cie


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Francisrichard 12008 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazine