Ces 19 et 20 avril derniers, nous étions à Toulon, au Palais Neptune, pour participer au festival-phare de culture japonaise dans le Sud-Est, Mang’Azur… Cette 3ème édition se voulait tournée vers le Japon moderne, mais sans oublier que les traditions y occupent une part privilégiée.
Les trois étages et l’esplanade du Palais Neptune ont été colonisés, l’espace de ce week-end, par des passionnés de culture nippone qui – malgré la pluie – se sont retrouvés encore plus nombreux que les années précédentes. Et pour cause : le salon Mang’Azur, organisé par l’association des Amitiés Franco-Japonaises, a pris cette année une dimension différente, où chaque étage du palais avait sa propre personnalité.
Bien entendu, l’incontournable espace « convention manga » était présent. Le premier étage était occupé par de nombreux stands proposant manga, animés, musique, vêtements, sacs et autres goodies. Le festival a su réunir un nombre important d’exposants tout en étant extrêmement varié dans les produits proposés. D’un stand à l’autre, les peluches « Hello Kitty » succèdent aux T-shirt « Emily the Strange », aux badges de Nana et aux fanzines de dessinateurs talentueux. On se promène à cet étage sans lassitude. Dans la veine de cette ambiance manga, les organisateurs ont proposé plusieurs animations. Le traditionnel concours de Cosplay a fait salle comble et les Cosplayers ont été nombreux à défiler dans le festival. Le Clan Takeda s’est inscrit dans cette culture manga et une place importante nous a été donnée pour y placer notre bibliothèque manga. Ces manga en libre lecture ont permis aux visiteurs de découvrir certaines séries et de s’accorder un moment de répit bienvenu. Des concours de dessin, des jeux sur la japanimation, des karaoké de génériques d’animes complétaient agréablement la convention. Autre moment fort de Mang’Azur, des auteurs étaient présents pour dédicacer leurs oeuvres, dont Jenny, avec le manga français « Pink Diary », qui a obtenu un grand succès.
Mais cette année était consacrée à la modernité du Japon. Au troisième étage, l’ambiance était survoltée. Les jeux-vidéo de dernière génération ont été pris d’assaut. Les joueurs, impressionnants, virevoltaient sur les tapis de DDR ou se transformaient en rockeurs fous devant « Guitar Hero ». Cet étage rappelait une rue de Tokyo : des échoppes ont été installées tout autour de l’allée circulaire et, outre les salles de jeux vidéo, on y trouvait un bar karaoké, un tatoueur (au feutre), une boutique de mode, un masseur… Des panneaux exposés dans tout le festival relataient quelques aspects frappants de cette modernité japonaise : on y a appris que le chien robot est un animal de compagnie très populaire au pays du soleil levant, ou encore que les groupes de Jpop aux looks déjantés et aux sons électriques y connaissent un succès phénoménal. La salle de concert du festival proposait d’ailleurs les concerts de « Lamia Cross » et « Furyo », deux groupes qui surfent sur cette vague de la musique moderne japonaise.
Le Japon moderne, c’est aussi ce paradoxe apparent entre haute technologie et valeurs traditionnelles. Et le festival ne s’y est pas trompé. En effet, la culture traditionnelle était également bien représentée. L’esplanade présentait un jardin zen où l’on pouvait déguster sushis ou ramen, essayer d’attraper un poisson ou simplement se reposer entre les bonzaï et l’arbre à vœux. Un stand de calligraphie à l’entrée a provoqué l’émerveillement des visiteurs. La présence du Clan Takeda a pris essentiellement sa signification dans cet aspect du festival. Ainsi les visiteurs sont venus nombreux dans la petite salle du Clan, plus intime et plus calme que le reste du festival. Ils ont pu s’essayer à l’origami, qui a eu beaucoup de succès, encore une fois. L’initiation aux Haïku, activité peut être plus intrigante au premier abord a révélé quelques graines de poètes. Enfin, les jeux traditionnels asiatiques nous ont permis d’assister à de nombreuses parties acharnées. L’aspect traditionnel de la culture asiatique se retrouvait à travers d’autres animations proposées par Mang’Azur. Un grand tournoi de Go a eu lieu sur le week end. L’auteur Sylvain Jolivalt, membre du Clan Takeda, présentait et dédicaçait son livre « Esprits et Créatures du Japon : Rencontres à l'heure du Bœuf ». Et enfin, des manifestations d’arts martiaux, comme le Kyudo ou la démonstration de la Takeda Ryu, ont complété ce tableau.
La pluie battante
Origami éphémère
Fais moi parapluie
Haïku anonyme écrit pendant Mang’Azur
Avec cette édition 2008, la convention Mang’Azur a encore grandi et n’a plus rien à envier à ses grandes sœurs d’Ile-de-France. Si les stands de vente demeurent indispensables, une large part a été consacrée à la culture, à la détente et au divertissement. Ce fut un plaisir de s’y promener… et un plaisir d’y participer.
Tam