Trop cher.
L’aide aux agrocarburants coûte (très) cher aux contribuables des pays riches. En Amérique du Nord, et dans l’Union européenne, le soutien public (allégements fiscaux ou aides aux producteurs et distributeurs) a culminé à 11 milliards de dollars en 2006. «Il devrait à ce rythme avoisiner 25 milliards de dollars par an à l’horizon 2015», note le rapport. Par ailleurs, les taxes à l’importation «protègent les entreprises nationales contre la concurrence étrangère» et «s’avèrent onéreuses pour les consommateurs». L’aide coûte entre 960 et 1 700 dollars pour chaque tonne de gaz à effet de serre (GES) évitée (en équivalent CO2). La moyenne sur le marché des droits à polluer, elle, s’élève à 30 dollars la tonne.
Trop limité.
Vendus comme un levier de lutte contre le réchauffement climatique, les agrocarburants ne tiennent pas leurs promesses. La réduction des GES dans les carburants de transport atteindrait tout au plus 0,8 % en 2015. L’éthanol tiré de la canne à sucre - utilisé au Brésil - permet de réduire les émissions de GES d’au moins 80 %. Mais l’éthanol de maïs, le plus utilisé en Amérique du Nord, plafonne sous les 30 % de réduction. D’autre part, leur production provoque l’émission de protoxyde d’azote (N2O), dont le pouvoir réchauffant est 296 fois plus élevé que le CO2…
Trop inflationniste.
La Banque mondiale assure qu’ils sont responsables à 75 % de la flambée des prix de la nourriture, qui plonge 100 millions de personnes dans la pauvreté. L’OCDE voit, elle «une hausse d’ici à 2015, de 5 % pour le blé, 7 % pour le maïs, 19 % pour les huiles végétales, dit Martin von Lampe, économiste à l’OCDE. Le double si l’Europe et les Etats-Unis persistent dans leur plan de production.» Mais si l’Europe parle désormais d’assouplir son objectif d’incorporer 10 % de biocarburants dans les carburants d’ici à 2020, Washington campe sur l’objectif de 36 milliards de gallons à atteindre d’ici à 2020, contre 5 en 2006…
Trop jeune.
Les biocarburants de deuxième génération (résidus agricoles ou plantes non alimentaires), solution pour nourrir les voitures ? Voire, mais ils ne seront «pas opérationnels avant peut-être dix ans». Ils peuvent «avoir un effet indirect sur la déforestation, nécessaire à leur culture», dit von Lampe. L’OCDE appelle donc les gouvernants à plancher «sur les économies d’énergie dans les transports».
Source
Pour en savoir plus sur : « Biocarburant, la grosse arnaque », voir ici le dossier suivi dans Cos-Maux-Polis.