Dirty 4 Handz

Publié le 02 décembre 2019 par Paristonkar @ParisTonkar

Un joyeux non-anniversaire Psyckoze (1)

L’exposition Dirty 4 Handz (2) accueille les 35 invités de Psyckoze pour une exposition à quatre, voire six mains.

Les œuvres de 2Shy, Seth, Ceizer, Gorey, Misstic, Dize, Nassyo, C215, Louis-Adrien Le Blay, Nasty, Sirius, Jace, JonOne, Popof, Maxy. T, Chanoir, Jérôme Mesnager, Kraken, Lady. K, Nunca, O’Clock, ODG, J.C. Earl, Pazer, Popay, L’Atlas, Clement Shoevaert, Speedy Graffito, Stesi, Tanc, Sunset, Funco, Creez, Taches de Rouille, VLP en compagnie de Psyckoze vous attendent à l’Espace Oppidum situé 30, rue de Picardie à Paris du 11 au 18 décembre 2019 de 13 heures à 20 heures.

C’est une lettre d’invitation assez originale qui nous est adressée à l’occasion de ses 50 ans. 50 ans dont plus de 40 passés à peindre. C’est cette merveilleuse histoire entre Psyckoze et la peinture qui débute avec les aquarelles de son oncle dans la maison de son enfance que Psyckoze choisit de nous raconter pour sa nouvelle exposition. Une exposition aux effluves de madeleines proustiennes, qui retrace à l’aide des mains de ses invités une partie de son parcours. Au gré des inspirations et aspirations, Psyckoze a construit des amitiés au fil de ses rencontres avec des acteurs de la scène street art (3) au sens large.

Psyckoze a autant noué des liens avec des pochoiristes, que des writers depuis 1984 à aujourd’hui. c’est un cadeau assez spécial qui nous est livré en cette fin d’année 2019 : pochoirs, céramiques, gravure sur bois, sculpture et writing seront à l’honneur dans les petits chaussons disposés à cet effet au pied du sapin.

La légitimité de Psyckoze n’est plus à démontrer. Ce writer de la première heure est un remarquable artiste touche à tout, ce n’est pas sans raisons que son leitmotiv est “no limit”. Son sonal explose ici dans la richesse des matériaux utilisés et des styles convoqués. Toutes les facettes – ou presque – de Psyckoze sont exposées : ses personnages filaires tissés dans la peinture comme le métal, les pleins et déliés de ses lettrages, les abstractions et figurations  de ce coloriste hors pair, démontrant que Psyckoze est un artiste complet. 

Dans un pari assez fou, l’exposition de Psyckoze réconcilie les frères ennemis : pochoiristes et writers, créant une rare exposition à quatre mains jonglant entre partage, originalité, éclectisme et contraste.

C’est entre les quatre mains des prestigieux invités de Psyckoze – qu’ils soient fameux dans l’underground ou sur le marché de l’art –  et de Psyckoze, que nous voyageons au cœur des coalescences (4) des univers convoqués.  

Dans une hétérotopie (5) hors-norme où les silhouettes de Jérôme Mesnager, les squelettes de Maxy. T, les messieurs (Zuman) des VLP dansent avec les personnages de Psyckoze et nous entraînent dans leur farandole pour nous accompagner dans une station de métro au légendaire carrelage revu avec Nasty pour emprunter un étrange métro fait en collaboration avec Sirius afin de remonter le temps. De la fenêtre, on peut apercevoir les miss de Miss.Tic discutant avec les misters de Psyckoze dans les labyrinthes de L’atlas aux murs couverts des lettrages des sorties nocturnes de Psyckoze avec Funco, Creez, Dizer, O’Clock, Nassyo, Lady. K. On marque un stop dans une station de métro toujours avec le légendaire carrelage revu par Nasty qui nous conduit à la sortie pour héler un taxi aux portes de 2C mouchetés avec JonOne. Nous voilà arrivés, une tasse de thé dégustée avec un ange issus de l’imagination de Seth et nous discutons avec les gouzous de Jace. Les petits fours confectionnés par le Golem fait avec Earl sont savourés et nous voilà admirant le coucher de soleil avec Sunset.

Bientôt la nuit nous enveloppera de son manteau galactique fait avec Stesi. Il est temps de partir. Pour cela, nous empruntons bien le métro de 2 Shy et Psyckoze, à moins que nous préférerions marcher dans des catacombes sculptées par Psyckoze où Adam et Eve ont choisi de s’encrer avec l’aide de Kraken. Si nous prenions ce chemin, je ne suis pas certaine que nous pourrions nous empêcher de nous emparer de ce crâne extrait des catacombes interdites revu avec C215, sous l’oeil attendri de la Vénus de Psy éternisée par Louis-Adrien. Nous arrivons chez nous dans ce pan de bois sculpté avec Clément, sur nos murs est accroché un papier fait avec Popof, nous l’avons encadré et il nous regarde autant que nous le regardons. 

C’est au fil des pages d’un catalogue qui nous est conté par Psyckoze, comme cela aurait pu nous être conté par Sherazade, que nous nous endormirons. 35 histoires dérobant un morceau de temps aux poétiques saveurs saisissent les lignes colorées plongées dans l’espace d’urbain pour nous bercer. 

Il reste un bout de medovik (6), c’est parfait car il est déjà Ceizer, retournons-y avec психоз (7) pour apprécier encore une fois la ville érigée avec Popay, taguée par les ODG. Cherchons la cabane construite avec Gorey, puis promenons le lapin de Speedy Graffito jouant joyeusement avec Chat Noir dans les flaques reflétant les graffs de Pazer et Psy sous l’œil du masque de Nunca. 

C’est d’un signe de la main, dont le doigt n’attend plus qu’une bague de Tache de Rouille, que nous disons au revoir aux 36 artistes de l’exposition. Notre dernier mot sera “ Thank you so much “ pour ce moment suspendu entre espace et temps. 

The artworks of 2Shy, Seth, Ceizer, Gorey, Misstic, Dize, Nassyo, C215, Louis-Adrien The Blay, Nasty, Sirius, Jace, JonOne, Popof, Maxy.T, Chanoir, Jérôme Mesnager, Kraken, Lady K., Nunca, O’Clock, ODG, JC Earl, Pazer, Popay, The Atlas, Clement Shoevaert, Speedy Graffito, Stesi, Tanc, Sunset, Funco, Creez, Taches de rouille, VLPs with Psyckoze are waiting for you Espace Oppidum located at 30, rue de Picardie in Paris from 11 to 18 December 2019 from 1 pm to 8 pm

This is an invitation letter quite original that is addressed to us on the occasion of his 50 years. 50 years of which more than 40 passed to paint. It is this marvelous story between Psyckoze and the painting that begins with the watercolors of his uncle in the house of his childhood that Psyckoze chooses to tell us about his new exhibition. An exhibition of Proust’s madeleines, which traces with the help of the hands of his guests part of his journey. At the mercy of inspirations and aspirations, Psyckoze built friendships through his encounters with actors in the street art scene in the broad sense.

Psyckoze has forged links with stencils as well as writers from 1984 to today. it is a special gift that is delivered to us at the end of 2019: stencils, ceramics, wood engraving, sculpture, and writing will be in the spotlight in small slippers arranged for this purpose at the foot of the tree.

The legitimacy of Psyckoze is well established. This writer of the first hour is a remarkable artist touching everything, it is not without reasons that his leitmotiv is « no limit ». His « sonal » explodes here in the wealth of materials used and styles convened. All the facets – or almost – of Psyckoze are exhibited: his wired characters woven in a painting like metal, the full and untied of his lettering, the abstractions, and figurations of this outstanding colorist, demonstrating that Psyckoze is a complete artist.

In a rather crazy bet, the exhibition of Psyckoze reconciles the enemy brothers: stencils and writers, creating a rare exhibition with four hands juggling between sharing, originality, eclecticism, and contrast.

It is between the four hands of the prestigious guests of Psyckoze – be they famous in the underground or on the art market – and of Psyckoze, that we travel in the heart of the coalescences of the summoned universes.

In an exceptional heterotopy where the silhouettes of Jérôme Mesnager, the skeletons of Maxy. T, the gentlemen (Zuman) of the VLPs dance with the characters of Psyckoze and drag us into their farandole to accompany us in a metro station with the legendary tiles revisited with Nasty to take a strange metro made in collaboration with Sirius to go back in time. From the window, Misstic’s Miss discusses with the misters of Psyckoze in the labyrinths of the atlas covered walls of the letters of the night outings of Psyckoze with Funco, Creez, Dizer, O’Clock, Nassyo, Lady K. We stop at a subway station still with the legendary tiling reviewed by Nasty leading us to the exit to hail a taxi at the doors of 2C speckled with JonOne. Here we are, a cup of tea tasted with an angel from Seth’s imagination and we chat with Jace’s gouzous. The petits fours made by the Golem made with Earl are savored and here we are admiring the sunset with Sunset.

Soon the night will wrap us with his galactic coat made with Stesi. It’s time to go. For that, we take the 2 Shy and Psyckoze metro, unless we prefer to walk in catacombs carved by Psyckoze where Adam and Eve chose to anchor with the help of Kraken. If we took this path, I am not sure that we could prevent ourselves from taking possession of this skull extracted from the forbidden catacombs reviewed with C215, under the tender eye of the Venus of Psy eternalized by Louis-Adrien. We arrive at home in this piece of wood carved with Clement, on our walls hangs a paper made with Popof, we have framed and it looks at us as much as we look at it.

It is over the pages of a catalog that is told to us by Psyckoze, as it could have been told by Sherazade, that we fall asleep. 35 stories stealing a piece of time from the poetic flavors capture the colorful lines plunged into the urban space to rock us.

It remains a piece of Medovik, it is perfect because it is already Ceizer, return with психоз to appreciate again the city erected with Popay, tagged by the ODG. Let’s look for the hut built with Gorey, then walk the Speedy Graffito bunny playing happily with Black Cat in puddles reflecting the graffiti of Pazer and Psy under the eye of Nunca’s mask.

It is with a wave of the hand, whose finger is waiting for a ring of Rust Stain, that we say goodbye to the 36 artists of the exhibition. Our last word will be « Thank you so much » for this moment suspended between space and time.


(1) Alexandre STOLYPINE dit Psyckoze Nolimit est un des précurseurs du writing en France. L’œuvre de cet artiste d’origine russe est marqué par l’éclectisme. Depuis 1984, nous pouvons admirer ses créations dans les galeries et murs de la ville d’une large partie du monde, ainsi que dans les catacombes interdites de Paris pour les plus téméraires. 

(2) Le titre est un clin d’œil à une célèbre trilogie de vidéos documentaires sur le writing illégal essentiellement sur train, réalisé par des writers, dont le premier tome est sorti en 1999. 

(3) Si nous considérons le street art comme un découpage de l’histoire de l’art au même titre que la renaissance, le classicisme, le romantisme,  l’art moderne, l’art contemporain. Ce grand ensemble regroupe comme le faisait l’art moderne et l’art contemporains différents médiums, techniques, dont la particularité est, si l’art moderne incluait des objets du réel dans ses œuvres (ex : Pablo PICASSO, Nature morte à la chaise cannée, 1912, ovale de 29 x 37 cm, huile sur toile cirée entourée de corde, Musée Picasso, Paris), l’art contemporain faisait des oeuvres avec du réel (ex : ARMAN, Long Term Parking, 1982, tour de 19,50 m, automobiles superposées les unes sur les autres, coulées dans le béton, parking de l’ex-Fondation Cartier, Jouy-en-Josas) le street art réalise ses œuvres sur le réel. 

(4) Du latin coalescere (« s’unir, se lier »).En astronomie phénomène par lequel deux astres fusionnent.

(5) L’hétérotopie (du grec topos, « lieu », et hétéro, « autre » : « lieu autre ») est un concept forgé par Michel Foucault dans une conférence de 1967 intitulée « Des espaces autres ». Il y définit les hétérotopies comme une localisation physique de l’utopie. Ce sont des espaces concrets qui hébergent l’imaginaire, comme une cabane d’enfant ou un théâtre. Ils sont utilisés aussi pour la mise à l’écart, comme le sont les maisons de retraite, les asiles ou les cimetières. 

(6) Le medovik, ou gâteau au miel, est depuis longtemps l’un des desserts les plus populaires de Russie, et son histoire commence au début du XIXe siècle dans les cuisines du Palais impérial de l’Empereur Alexandre Ier. Sa femme, l’impératrice Elizabeth, détestait le miel et ne supportait aucun plat en comprenant. Mais un jour, un jeune pâtissier de la cuisine impériale, n’étant pas au courant des goûts de l’Impératrice, prépara un nouveau gâteau au miel et à la crème fraîche épaisse. Elizabeth, qui ne savait pas que la recette était à base de miel, fut conquise par ce délicieux gâteau.

(7) психоз, mot russe signifiant psychose. Étymologiquement le mot est formé de l’élément grec ψυχή, psyché, « esprit, âme », et du suffixe nominal -ose comme sur le modèle du mot “névrose”. Le terme “psychose” fut employé pour la première fois par un médecin autrichien, le baron Ernst von Feuchtersleben, en 1845, comme alternative aux termes vésanie, folie et manie. Il dérive du grec ψύχωσις (psychose), littéralement, “anomalie de l’esprit”. Il caractérise la violation manifeste d’activité mentale dans laquelle les réactions mentales sont manifestement contraires à la situation réelle (selon le soviétique I.P. Pavlov), ce qui se traduit par un trouble de la perception du monde réel et une désorganisation du comportement.