S’il est assez facile de lire Loo Hui dans Louis, cet ouvrage n’est cependant pas autobiographique, bien que, sans doute, la vie de Loo Hui Phang l’irrigue. C’est surtout par le récit qu’elle fait en préambule de la découverte d’une partie de sa famille ayant vécu au Cambodge et ayant été tuée par les Khmers rouges, cette annonce lui donnant soudain des cousins et les lui retirant tout aussi brusquement.
Louis est un enfant ; il vit seul avec sa mère, une Française, et subit les quolibets et remarques racistes à l’école. Le propos de Loo Hui Phang n’est pas manichéen. Le garçon qui donne à Louis le surnom de Petit Scarabée a, lui aussi, une blessure dans sa vie. Et c’est plutôt autour de l’absence du père que va se cristalliser le récit. Comme dans d’autres ouvrages de Loo Hui Phang, ce récit a sa part de fantastique : l’enfant va parler avec un oiseau mort, celui qui a tout entendu, tout vu dans l’appartement qu’il partage avec sa mère. Il pourra lui dire ses inquiétudes, ses hypothèses, tandis que se creuse dans sa chambre un trou qui s’élargit et où quelqu’un l’appelle.
C’est le premier tome de cette bande dessinée dont le trait de Michaël Sterckeman accompagne avec justesse le texte. J’espère trouver le second tome pour aller plus loin dans cette histoire.