On compare souvent l'État à un ménage. Surtout pour ce qui est de son budget. On préfère cependant éviter de parler des scènes de ménages, car dans aucun ménage on ne supporterait des manifestations pendant 1 an sans se poser de question. On compare quand ça nous arrange quoi.
D'ailleurs, de nombreux économistes nous le disent : on ne peut pas comparer l'économie d'un pays à celle d'un ménage. L'état peut emprunter à l'infini (ce qu'on appelle « rouler la dette »), mais aussi, il peut créer la monnaie lui permettant d'investir. Mettons que ce n'est plus possible depuis qu'on dépend de l'euro.
Mais dans l'idée, un État souverain ne dépend pas de sa monnaie, c'est la monnaie qui dépend de l'État. Tout comme on ne travaille pas pour faire tourner l'économie, mais on ajuste l'économie pour que chacun trouve sa place.
Mais puisqu'on n'a plus aucun pouvoir de décision, qu'on n'est plus souverain sur grand chose, faisons comme si la France était un ménage avec ses économie, un budget à surveiller, un revenu mal géré, un banquier qui fait les gros yeux, tout ça.
Les règles de budget de l'Europe interdisent aux États d'avoir un déficit supérieur à 3% du PIB.
Autrement dit : les État ont le droit d'être déficitaires à hauteur de 3% du PIB. Je le redis autrement : on autorise les États à ne jamais avoir un budget à l'équilibre, à ne jamais rembourser ses dettes.
Imaginez un ménage qui dépense plus qu'il ne gagne tout au long de l'année. « C'est pas grave, c'est le banquier qui paie » ?
À l'époque où on était souverain sur la monnaie, ce n'était pas si grave, au pire, on imprimait des billets, l'inflation grimpait un peu et au bout de 50 ans, on retirait deux zéro sur la valeur faciale de la monnaie, on appelait ça le « nouveau franc ». Mais maintenant, le seul moyen de pallier les 3%, c'est d'emprunter à des banques à l'infini.
Heureusement que les banques vont très mal, sinon, elles refuseraient de prêter à des taux aussi bas.
Même la Grèce emprunte à des taux négatifs. Si ça c'est pas un signe ?
Mais ne comparez pas : il ne faut jamais comparer la rigueur du budget d'un ménage au flou du budget d'un État.