Vous venez de sortir un nouvel EP, Nah Leave Me Corner, composé de six pistes, disponible en vinyle et digital. Que pouvez-vous dire pour nous le présenter ?C’est un projet qui a été pensé pour le vinyle. Il comporte trois chansons sur la face A et trois versions alternatives sur la face B. Il y a des inspirations rub-a-dub, new roots, dub et jungle. J’ai travaillé avec deux producteurs, SOAP et Von D, ainsi que plusieurs beatmakers, chanteurs et musiciens. Je me suis vraiment fait plaisir en l‘enregistrant !
Pourquoi avoir choisi ce titre, Nah Leave Me Corner ?En référence à des lyrics rub-a-dub d’Eroll Scorcher, et aussi, au fait que j’ai toujours aimé faire des expérimentations et des crossovers entre les styles musicaux… Cette fois, je voulais quelque chose de simple, que je connaissais plutôt bien, rester dans ma zone de confort, dans mes sons de prédilection.
Comment sont arrivées les collaborations avec Davojah, Dapatch et ManuDigital ?Le titre avec Manudigital est déjà un mix alternatif. Il était sorti sur son album Bass Attack dans sa version originale. Comme je kiffais vraiment le vocal, nous avons récupéré les pistes et, avec Von D, nous avons fait un mix rub-a-dub, un peu plus roots que la version de Manu. J’ai rencontré Dapatch par Manudigital justement. Nous avons fait plusieurs shows ensemble. Il a une grosse présence sur scène, une superbe voix, je le trouve vraiment fort. Du coup, c’était logique de l’inviter sur ce morceau, « Nah Leave Me Corner », qui colle parfaitement à son univers musical. Quant à Davojah, c’était lors d’un festival dans le sud de la France. J’avais auparavant entendu ses sons sur Internet et je l’avais d’ailleurs félicité pour son style de chant ! Quelques années plus tard, nous avons finalement enregistré ensemble ce big tune, « Let The Weed Bun », sur une composition originale de Célas.
Le visuel de la pochette est très stylé. Est-il une nouvelle fois signé Julien Loïs ?Bien sûr ! Au départ, je lui ai juste donné les titres des trois chansons et expliqué un peu les thèmes. Il a directement choisi « Nah Leave Me Corner » et, avant même d’avoir entendu la musique, il avait déjà visualisé la scène ! Nous avons aussi eu comme référence les pochettes de disque des 70’s où les noms des musiciens et les titres des chansons sont incrustés dans le décor urbain… Julien a travaillé ça à sa sauce et nous a sorti cette superbe illustration ! Il prépare d’ailleurs la pochette du prochain album…
Cet EP annonce justement votre deuxième album… Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?Il sort cet hiver chez Chinese Man Records et s’appelle Special Request. Assez orienté dancehall, mais avec toujours une touche hip-hop, rub-a-dub, reggae électronique… et plein d’autres styles inexplorés !
Le premier extrait sera « Colombian Gyal », feat. Paloma Pradal. Quand pourrons-nous le découvrir ?Le morceau paraitra en juillet. Nous allons organiser un concours de remix pour tous les beatmakers. Il sortira en streaming et digital, mais aussi en stems (pistes séparées), pour que chacun puisse faire son remix et le poster en ligne. Nous allons aussi essayer d’organiser un dance challenge sur les réseaux sociaux.
Cool & Deadly est sorti en octobre 2016. Quel bilan en faîtes-vous à ce jour ?Je suis très content ! Le disque s’est bien vendu, nous avons fait de nombreux shows dans le monde entier, avec un public toujours bien présent, et le single de cet album, « Catalina » avec Paloma Pradal, produit par SOAP, a été vu plus de trente millions de fois sur Internet !Il y a maintenant des gens qui me suivent et écoutent ma musique partout dans le monde…
Quels souvenirs retenez-vous particulièrement de Cool & Deadly ?Il y en a beaucoup ! La tournée en Amérique du Sud avec Bony Fly, la Release Party à Paris au Petit Bain avec toute l‘équipe du label, la Fête de L’Huma avec tous les guests, l’enregistrement de l’album à Paris avec SOAP et les différents MCs, chanteuses et musiciens… c’était tous de grands moments !
Il y a dix ans, vous avez rencontré Chinese Man. Cet événement a-t-il changé votre vie ?Ça a changé ma façon de voir les choses en tout cas… Ça m’a permis d’apprendre sérieusement le métier, de découvrir le côté professionnel de la musique, la vie en tournée, connaître les salles et grands festivals, rencontrer de nombreux artistes de talent, et aussi développer ma carrière solo en enregistrant mon album… Le collectif Chinese Man et le label, c’est sûr que ça a été une rencontre décisive pour moi !
Avez-vous songé à changer de nom de scène ?Il y a quelques mois, j‘ai eu la surprise de vivre un moment absurde sur Internet avec des étudiants nationalistes taïwanais, qui m’ont reproché mon nom de scène, et quelques activistes politiques du pays, qui m’ont expliqué que la situation entre la Chine et Taïwan était plutôt tendue… Mais ça n’a pas été trop sérieux, ça n’a pas duré. J’ai simplement changé le nom d’utilisateur sur Twitter et Instagram, au final.
Sur quoi travaillez-vous actuellement ?En ce moment, je suis en studio avec SOAP. Nous avons commencé à enregistrer le deuxième album, Special Request. Nous sommes également en tournée avec Dj Bluntsman tout l’été pour le Nah Leave Me Tour. Retrouvez-nous sur la route des festivals ! D’ailleurs, nous travaillons sur un show un peu spécial que nous présenterons le 9 août au festival No Logo avec de nombreux invités sur scène…Simbahttps://www.chinesemanrecords.com/
(pour Reggae Vibes Magazine n°67 - août/septembre 2019)