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It’s torn

Publié le 28 novembre 2019 par Polyphrene

I see you in windows That open so wideThere's nothing beyond themAnd no one inside
You kick off your sandalsAnd shake out your hairThe salt on your shouldersLike sparks in the air
There's silt on your anklesAnd sand on your feetThe river too shallowThe ocean too deep
You smile at your sufferingThe sweetest reprieveWhy did you leave us?Why did you leave?
You kick off your sandalsAnd shake out your hairIt's torn where you're dancingIt's torn everywhere
It's torn on the rightAnd it's torn on the leftIt's torn in the centreWhich few can accept
It's torn where there's beautyIt's torn where there's deathIt's torn where there's mercyBut torn somewhat less
It's torn in the highestFrom kingdom to crownThe messages flyBut the network is down
Bruised at the shoulderAnd cut at the wristThe sea rushes homeTo its thimble of mist
The opposites falterThe spirals reverseAnd Eve must re-enterThe sleep of her birth
And up through the systemThe worlds are withdrawnFrom every dominionThe mind stood upon
And now that you told herAnd now that it's doneThe name has no numberNot even the one
Come gather the piecesAll scattered and lostThe lie in what's holyThe light in what's not
The story's been writtenThe letter's been sealedYou gave me a lilyBut now it's a field
You kick off your sandalsAnd shake out your hairIt's torn where you're dancingIt's torn everywhere
Vous ne le savez peut-être pas encore : Léonard Cohen est mort !It’s tornQuoique…Il avait déjà une voix d’outre-tombe, bien avant la fin de son passage.Ses dernières chansons étaient bien sombres, tout comme son humour noir.You want it darker’, demandait-il ?Eh bien voilà que, d’outre-tombe sa voix nous revient sur un album aux allures de faire-part de décès : noir, tout noir ! ‘It’s torn’ n’est peut-être pas le plus noir des titres figurant sur cet album, mais il n’est pas non plus d’une folle gaité. On imagine d’abord une femme rentrant de la plage (à Hydra, par exemple ?), ôtant ses sandales, secouant ses cheveux, frottant le sel sur ses épaules… Mais on découvre ensuite autour d’elle un monde (son monde ?) déchiré, ravagé, et l’on partage sa souffrance. Vient alors l’apocalypse, une dé-création, une dé-genèse, où l’univers cesse son expansion pour se rétracter vers l’infiniment petit. Le temps, quant à lui, ne revient pas en arrière : l’histoire est écrite, et le destin scellé. Dans ce chaos, ne subsiste que ce que l’amour a semé, avec pour seul éclairage non pas la brillance des ors sacrés mais la lumière que laissent entrer les failles d’un monde qui s’effondre.C’est ruiné
Je t’vois dans des fenêtresOuvertes si grandQu’il n’y a rien au-delàEt personne dedans
Tu ôtes tes sandales,Secoues tes cheveuxLe sel sur tes épaulesÉtincelle un peu
Tu’as du sable aux chevillesAux pieds du limonLa rivière est trop basseL’océan trop profond
Tu souris à ta souffranceLe plus doux des sursisPourquoi nous quittas-tu ?Pourquoi es-tu partie
Tu ôtes tes sandalesEt secoue tes cheveuxC’est ruiné où tu dansesC’est ruiné partout
C’est ruiné à droiteEt c’est ruiné à gaucheC’est ruiné au centreCe que peu admettent
Ruiné où il y a beautéRuiné où il y a mortRuiné où il y a pitiéMais un peu moins fort
C’est ruiné au plus hautDe règne à couronneLes messages volentMais l’réseau est en panne
Meurtrie à l’épauleCoupée au poignetLa mer se retireEn embruns dans son dé
Les opposés faiblissentLes spirales s’inversentEve retourne au sommeilD’avant sa naissance
Dans le système entierLes mondes sont soustraitsDes régions que jadisDomina l’esprit
Maint’nant que tu lui’as ditMaint’nant que c’est faitLe nom n’a pas de nombrePas mêm’ le premier
Viens, récupère et glaneLes morceaux égarésLa lumière du profaneLe mensonge du sacré
L’histoire est par écritLa lettre cachetéeTu m’as donné un lisMaintenant, c’est un pré
Tu ôtes tes sandalesEt secoue tes cheveuxC’est ruiné où tu dansesC’est ruiné partout
(Traduction – Adaptation : Polyphrène)

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