Bonjour Nicolas, peux-tu nous raconter ce qui c'est exactement passé le 26 février 2008?
Je me trouvais en moto pour me rendre à mon travail à Pessac (33600). Arrivé à mis chemin, une voiture m'a percuté de face et suite à cet accident j'ai perdu mon bras et ma jambe qui ne tenait plus qu'avec le talon d'Achille. Le chauffard a pris la fuite à pied pour s'enfuir ensuite avec des amis venu le chercher en voiture. Grâce à Dieu une personne qui arrivait derrière moi a vu un éclat de lumière au loin au moment de l'accident. Il a éclairé avec ses pleins phares et a découvert un homme auquel il manquait un bras sur la route. Il a alors décidé de me ramasser pour me mettre sur le trottoir avec mon bras et a appelé les pompiers. Sans lui je serais mort et les pompiers ne donnaient pas cher de l'état de ma peau en arrivant sur les lieux. Cette personne est Pascal Obispo, il se rendait à l'aéroport de Mérignac. De là naitra une amitié inimaginable.
Quelles séquelles as-tu eu suite à cet accident (mentales, physiques) et comment les as-tu surmontées?
J'ai eu un plexus bracial (arrachement des muscles qui partent de la poitrine jusqu''au dos et l'aisselle et remonte jusqu'au derrière de l'épaule) ce qui paralyse toute la partie amputé de mon bras et me créé des douleurs fantômes atroces. J'ai aussi subi de multiples fractures (côtes, omoplates, clavicule). Après une amputation du bras au niveau du biceps et au niveau du pied les médecins ont essayé de sauver ce qui ne tenait plus que par le talon d'Achille mais 1 an plus tard j'ai été amputé au niveau du tibia après une fracture ouverte dès que j'ai voulu commencer la marche. Psychologiquement je suis plus fort et nourri d'une expérience douloureuse qui m'aura fait grandir et mûrir. Je prend aujourd'hui 14 anti-douleurs par jour pour pouvoir poser le pied par terre et supporter les douleurs fantômes au niveau du bras. Mon cerveau est resté bloqué au moment de l'arrachage de mon bras et toute la journée je ressens de grosses déchirures comme le soir de l'accident comme-ci j'y étais toujours. J'ai surmonté toutes ces nouvelles difficultés dès mon réveil du coma. Alors que j'étais attaché au lit ,allongé sans pouvoir bouger et avec un rideau au niveau du coup, je ne pouvais que voir le plafond avec des photos de moi, de mes fiançailles et de ma fille collées au plafond. J'ai demandé un stylo car j'étais intubé et ne pouvais donc pas parler. J'ai écris avec mon bras droit qui n'avait rien "il ne faut pas pleurer, il y a pire que soi" depuis là je me suis accroché à aider les autres pour m'oublier moi-même.
Comment vis-tu le regard des autres sur les gens en situation d'handicap?
Le plus dur avec le handicap est qu'il nous empêche de faire certaine choses. Trop peu de personnes vous aident à trouver des solutions et vous devez vous même aller à l'aventure pour régler vos soucis. De mon coté je me suis toujours dis que j'avais tout le temps d'essayer et de trouver seul la solution mais je me mets à la place de certaines personnes qui ont de grosses difficultés et qu'on n'accompagne pas assez qui finissent par devenir des oubliés de la société. À l'étranger, comme en Angleterre par exemple, on est plus ouvert sur l'insertion des personnes en situation de handicap et il n'est pas rare de se voir proposer de l'aide dans la rue ou autre. Il y a encore beaucoup de chemin à faire pour intégrer les personnes handicapées dès le plus jeune âge mais en agissant ensemble un peu chaque jour on va y arriver j'en suis persuadé.
Comment as-tu gardé contact avec Pascal Obispo?
Un an et demi plus tard je n'avais pas pu suivre la saison des Girondins de Bordeaux donc j'ai demandé à ma compagne de m'emmener pour la présentation de la Coupe des Champions place des Quinconces à Bordeaux. Arrivé sur place un agent de sécurité m'a placé tout devant avec les personnes handicapées puis le bus des joueurs et arrivé accompagné de quelques VIP dont Pascal Obispo. Ma compagne m'a proposé de l'appeler et il est tout de suite venu. Nous sommes tombés dans les bras l'un de l'autre quand je lui ai dis "merci vous m'avez sauvé la vie". Tout de suite après il m'a donné son téléphone et son mail et m'a invité à échanger avec lui.
Qu'est ce qui a changé dans ta vie depuis ce jour là?
Ce qui a changé a été plutôt radical. Ne plus remonter sur une moto malgré qu'onze ans plus tard j'en crève toujours d'envie par exemple. Au niveau du handicap moteur j'ai toujours essayé de trouver des solutions pour m'en sortir et aujourd'hui je m'occupe de ma fille, de moi ou de ma maison seul et je réalise tout sans problème. Ce qui a le plus changé est ma vision des choses, je m'accroche au quotidien en me disant qu'il y a pire que moi. J'ai créé deux associations pour les personnes handicapées et j'ai travaillé au conseil de ma mairie pendant 5 ans pour aménager toute ma ville. J'ai passé mon temps à m'investir pour réaliser les projets ou les rêves de chaque personne que j'ai eu le bonheur de rencontrer.
Qu'est ce qui t'as inspiré à te lancer dans l'écriture de ce livre?
Il y a deux ans Pascal a eu envie d'écrire une chanson sur notre rencontre et ce qui nous uni depuis toutes ces années. Il m'a demandé de lui écrire quelques lignes sur mon parcours après l'accident pour l'inspirer. J'ai écris 4 pages puis il m'a répondu qu'il était très touché par ma façon d'écrire et que beaucoup de messages d'espoir et de force ressortaient de ce texte. Il m'a,alors encouragé à écrire un livre. Pour m'encourager il m'avait promis d'écrire la préface de mon livre. Après un an, nous nous sommes revus pour me faire découvrir la chanson. Ce jour là il y avait Aymeric Caron et les responsables des éditions Flammarion qui m'ont interrogé et ont lu mes textes par la même occasion. À la fin de la journée ils m'ont proposé un contrat d'édition pour éditer mon livre chez eux.
Ce livre est un aboutissement de combien d'années de travail?
J'avais écris toute mon histoire, de mon accident jusqu'à nos jours, mais la maison d'édition souhaitait que je parle de mes racines et de mon éducation. Donc il a fallu que de septembre à 2018 à mars 2019 je me replonge dans l'écriture pour compléter mon témoignage. J'ai rendu mes "épreuves" fin mars après cinq relectures puis en juin il a été imprimé prêt pour sa sortie le 18 septembre 2019.
Quel message veux-tu faire passer aux lecteurs à travers cet ouvrage?
Je voulais que ce livre soit au plus prêt de ma vie, de ce que j'ai pu vivre et ressentir; en espérant que cela touchera du monde et que chacun pourra s'identifier au livre. J'ai toujours été tourné vers les autres et je disais toujours qu'on est pas seul sur la terre à souffrir et qu'il y a toujours une personne pour nous tendre la main, pour nous aider. Je veux que chacun comprenne qu'en se tournant vers les autres on a tout à y gagner et qu'ensemble on va plus loin. Je ne voulais pas que le livre soit larmoyant, bien au contraire qu'il donne de l'espoir et de la force à des personnes qui ne croient plus ou on perdu l'espoir. Pour ceux qui doutent encore de la beauté de l'être humain et de la possibilité de réaliser des choses incroyable tous ensemble.
As-tu un dernier mot à dire pour motiver les lecteurs de l'article à acheter ton livre?
Acheter ce livre va permettre d'aider beaucoup de personnes qui trouveront des messages essentiels qui m'ont permis de me relever. Beaucoup pourront comprendre comment je peux dire qu'aujourd'hui je suis plus heureux qu'avant mon accident.
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