The co-operative Bank, petit établissement britannique, estimait que sa proposition de valeur en matière de crédit personnel n'était plus suffisamment compétitive mais elle sait que le besoin pour ce genre de produits existe parmi ses clients. Sa solution ? Elle déploie une place de marché regroupant les offres de différents fournisseurs externes.
Entre ses cartes de crédit et ses options de découvert sur compte courant la banque avait vraisemblablement quelques difficultés, dans le contexte actuel de taux bas, à développer un modèle économique viable autour des prêts personnels et c'est peut-être ce qui l'a décidée à abandonner la partie. Cependant, grâce à une collaboration avec le spécialiste Freedom Finance, elle peut tout de même apporter une réponse optimale à ses clients qui recherchent un financement à court ou moyen terme.
Il faut reconnaître que ces derniers ne perdent pas au change. En effet, la place de marché intégrée à la plate-forme en ligne de The co-operative Bank est d'une richesse remarquable. D'une part, la palette de crédits qu'elle présente permet de couvrir les demandes comprises entre 1 000 et 25 000 livres sterling, pour des durées de 1 à 7 ans, avec des taux d'intérêt s'étalant (à ce jour) entre 3,1% et 39,9% (ouille !). D'autre part, les candidats à l'emprunt se voient promettre une sélection personnalisée de produits.
Car, en pratique, par rapport à un comparateur web classique (y compris la version autonome de Freedom Finance), la banque est capable de fournir au moteur d'analyse les informations qu'elle possède sur ses clients, ce qui permet de filtrer les réponses et de ne retenir ainsi que les plus pertinentes, à la fois sur des critères de maîtrise du risque (via le score de crédit et d'autres indicateurs) et, potentiellement, sur la base de considérations éthiques, qu'elle porte en étendard de toutes ses activités.
L'approche est quasiment idéale pour toutes les parties prenantes : les clients disposent d'une solution immédiate, adaptée à leur situation individuelle (mieux que ne peut le faire n'importe quelle institution financière, en principe, grâce à la variété des sources sous-jacentes), parfaitement intégrée à leur expérience utilisateur (si la mise en œuvre est correcte)…, tandis que la banque se libère des contraintes d'un métier où elle n'excelle pas, maintient l'étendue de son catalogue et est rémunérée (par courtage)…
D'un point de vue stratégique, The co-operative Bank esquisse également un avenir possible pour le secteur, dans lequel chaque établissement peut se concentrer sur son cœur d'offre tout en restant capable de satisfaire l'ensemble des besoins de ses clients. Et, comme il est fort probable que l'admission de leur insuffisance émane plutôt de petits acteurs que des grands groupes tellement fiers de leur « universalité », la personnalisation de la relation devrait donner l'avantage aux Davids face aux Goliaths…