En cinquante ans la façon dont l'entreprise est gérée a changé. Après guerre, on installait des machines de plus en plus performantes. Maintenant, on réduit la masse salariale des couches basses de l'organisation. De l'innovation au licenciement. Ce qui est agréable au dirigeant, qui n'a plus à faire preuve de génie. Là où il y a de la gêne...
Ce qui n'a pas changé, ce sont les dirigeants, justement. Ce sont des salariés, des diplômés. Mais, maintenant, ils sont ultra riches. Ce sont les grands bénéficiaires de leur stratégie de réduction de masse salariale. Non seulement ils se sont débarrassés des salariés d'en bas, mais aussi des entrepreneurs.
Ce n'est plus le capitalisme d'entrepreneurs de Marx, donc. Est-ce encore le capitalisme ?
Et si tout ceci, le capitalisme en particulier, n'était que le résultat de l'esprit de notre démocratie, qui est la liberté ? L'homme libre refuse les contraintes, la gêne, il exploite les failles du système. Le jour où la réduction de coût ne fonctionnera plus, le génie collectif se remettra en action ?
("Liberté négative", faut-il lire ici. La liberté négative est la liberté par refus des contraintes. Il existe un autre type de liberté. C'est celle des philosophes. Elle consiste à se libérer de l'erreur. Celle-ci demande un parcours d'apprentissage (cf. le "roman d'apprentissage"). Elle est donc incompatible avec une absence de contrainte. En fait, la "liberté négative" produirait l'inculte, l'animal.
A moins qu'elle n'ait aussi des conséquences imprévues...)