La méditation n’a-t-elle pas entre autres objectifs de nous permettre de prendre de la distance par rapport à nos modes de vie modernes, stressants, en particulier en raison de l’intrusion et l’immédiateté des nouvelles technologies ? Cette équipe de chercheurs de l'Université de Caroline du Sud nous propose plutôt de composer et de faire évoluer nos pratiques de méditation, en exploitant ces nouvelles technologies et en combinant une stimulation cérébrale de pointe et une pleine conscience. Cet outil innovant, présenté lors du Joint Meeting on Neuromodulation (Napa, Californie) promet une nouvelle forme de « pleine conscience » du futur, la méditation électronique.
Nous reconnaissons tous que l’hyper-connectivité laisse peu de place au calme. Cette stimulation constante peut causer du stress et le stress chronique est facteur de risque de toute une série de maladies, notamment le diabète, la dépression et les maladies cardiaques. La méditation a fait ses preuves pour soulager le stress et l’angoisse du quotidien, de nombreuses personnes « s’y mettent », mais de nombreuses personnes abandonnent aussi rapidement sa pratique. Faut-il alors « leur simplifier la tâche » ? C’est un peu l’objectif de cette équipe du Département de psychiatrie et des sciences du comportement de l'Université médicale de Caroline du Sud.
Le concept de méditation électronique va se heurter à de nombreux détracteurs, pourtant …
La méditation électronique, c’est le nom de cette technique qui associe les techniques de pleine conscience à la stimulation transcrânienne à courant continu (transcranial direct current stimulation : tDCS). Cette stimulation, non invasive, consiste à envoyer un faible courant électrique à travers la peau à des zones spécifiques du cerveau. Et dans le cas de la méditation électronique, les zones du cerveau ciblées sont celles impliquées dans la méditation. Ici, l’équipe de chercheurs s’est associée à un centre de méditation, le Center for Mindful Learning pour étudier les effets d’une retraite de méditation électronique de 5 jours au cours de laquelle 31 participants ont été formés à l’utilisation d’un dispositif améliorant la méditation (Zendo, Bodhi Neurotech, Inc.) permettant de s’auto-administrer la tDCS jusqu’à 2 fois par jour au cours de leur pratique de méditation.
La stimulation du cerveau par microcourant peut sembler contre-intuitive chez ceux qui recherchent la paix et la relaxation, pourtant les résultats de cette étude suggèrent que le tDCS pourrait être efficace pour favoriser la méditation. Après cette retraite, les participants présentent en effet une augmentation du sentiment de sérénité ainsi que des scores sur certains aspects de la pleine conscience. L’équipe est en train de développer ce dispositif de neurostimulation destiné à améliorer la méditation. Car, à la question les gens peuvent-ils s'auto-administrer une stimulation cérébrale pour améliorer leur pratique de méditation, les participants sont plutôt positifs : ils déclarent avoir pu utiliser facilement le périphérique dès la deuxième utilisation. Enfin, les effets secondaires ont été rares et légers, essentiellement des picotements sur le site d'application. Cependant, d’autres études seront nécessaires pour évaluer les avantages et les effets secondaires à long terme de son utilisation.
Le concept de méditation électronique est encore relativement nouveau, et pour les raisons précédemment évoquées, il se heurtera probablement à de nombreux détracteurs. Mais si les prochaines recherches confirmaient son efficacité, la méditation électronique pourrait devenir une pratique domestique ? C’est ce qu’espèrent les chercheurs qui espèrent son succès, à la fois auprès de « méditants » expérimentés et novices.
Source: Joint Meeting on Neuromodulation 19-Nov-2019 E-meditation: A new tool for an ancient technique (Visuels www.e-meditation.com )
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Équipe de rédaction Santélog Nov 24, 2019Rédaction Santé log