Bref, à mon tour, j’ai publié une version « vidéo ». J’ai également partagé le lien dans le groupe « François BERANGER » de Facebook. Cette publication fut bien appréciée, mais un membre du groupe a commenté : « L'auteur de la vidéo (Reverberes456) réalise également chants du scoutisme, chanson biblique… Sans commentaire… » !
Après discussion, il est bien apparu que ce sieur estimait qu’il valait mieux ne pas écouter la chanson étant donné « la mayonnaise » de la chaîne vidéo qui l’accueillait !
Une remarque personnelle d’abord. C’est vrai que ma chaîne vidéo propose des versions numériques de disques 33 tours 25 cm parus au début des années 1960 et qui ont ravi à l’époque de nombreuses familles : Sois prêt, À la veillée, Adjiji et De notre mieux. Si je les ai publiées, c’est parce qu’elles ne le sont nulle part ailleurs et que cela pourrait intéresser certaines personnes. Il faut bien avouer que celles-ci ne sont pas très nombreuses à en croire les nombres de lecture. Il y a aussi la « chanson biblique » Abraham, du Père Cocagnac, enregistrée en 1957. Je l’ai publié d’une part parce qu’elle est liée à un rôle joué lorsque j’avais 9 ans, et d’autre part parce que le « Père Cocagnac » s’appelle en réalité Maurice Cocagnac et est le parolier de plusieurs chansons interprétées par Graeme Allwright. Cela m’a permis de partager cette chanson auprès d’amateurs de ce grand chanteur folk. Pour le reste, ma chaîne propose surtout des chansons peu connues ou des enregistrements en public de Graeme Allwright, Nicolas Peyrac, Claude Semal, Raphy Rafaël, Jacques-Ivan Duchesne, François-Marie Gerard, Laïs… Rien de très « religieux » là-dedans !
Une réflexion plus fondamentale ensuite. Il faut déjà, me semble-t-il, être un peu paranoïaque pour se priver d’écouter une chanson sous prétexte qu’elle est publiée sur une chaîne qui contient aussi des chants scouts ou bibliques. C’est encore plus sinistre quand on condamne dès lors cette chaîne publiquement. C’est un peu comme si la chanson proposée était moins révolutionnaire ou moins « Béranger » du fait qu’elle côtoie des chansons d’un autre style, jugées insupportables du seul fait qu’elles sont qualifiées de « catho ». Quand le sectarisme révolutionnaire en arrive à de telles exclusives, on peut penser que ce militantisme devient lui-même une « religion » avec toute la connotation négative que ce terme peut porter, à juste titre parfois.
Si vous êtes arrivés à me lire jusqu’ici, vous serez peut-être intéressé de savoir à quoi ressemble cette chanson « prosélyte » de Béranger.