Parlez-vous la french langue ?
Publié le 21 novembre 2019 par Polinacide
@polinacide
C’est une question de la plus haute importance tant la start-up nation s’est imposée dans nos vies. Et pour preuve : le gouvernement en a même fait une priorité pour la compétitivité française. Souvenez-vous, « Entrepreneur is the new France ! » Rien que ça. Un écosystème jeune, dynamique et ambitieux qui a surtout un gros faible pour les anglicismes en tous genres. Besoin d’un pitch ? Sachez que vous n’êtes pas seuls à ne rien comprendre au langage de vos collègues, qui eux sont on track et bien décidés à closer un deal. Partout, cette manie de vouloir transformer les jeunes gens en entrepreneurs vire à l’obsession, avec pour must have le concept d’innovation, aujourd’hui employé à toutes les sauces. Sans parler des projets disruptifs et j’en passe…
Autant de termes qui veulent tout et rien dire, comme en témoigne le mot start-up lui-même. C’est ce que dénonce notamment Arthur De Grave dans son livre « Start-up Nation, Overdose Bullshit », où il expose les ficelles de ce projet politique à grands renforts d’humour corrosif. « Vous entendez l’expression de temps à autre à la radio, vous tombez parfois sur le hashtag #StartupNation, vous trouvez ça plutôt cool, ou ça vous arrache à l’inverse un ricanement méprisant. Pourtant, vous ne savez pas ce que c’est. Et pour tout vous dire, moi non plus ». Un pamphlet jubilatoire qui, au-delà des plaisanteries, questionne la promotion à outrance des vertus de ce modèle économique moins inoffensif qu’il n’y parait. Sur ce je vous laisse, j’ai trop de deadlines et un conf-call à assurer.
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