Quand on voyage en Colombie pour quelques semaines de vacances, on a tendance à privilégier le nord, avec la côte caraïbe et son fameux parc Tayrona. Pourtant, le sud est juste superbe et surtout bien moins touristique : la vallée de San Agustin est le plus gros pôle touristique pour son archéologie, puis viennent des sites moins connus comme las Lajas, le village de Silvia. Nous avons adoré traverser les 3 massifs andins pour découvrir ces paysages verdoyants. Attention, qui dit Andes, dit routes longues sinueuses et dans des états incroyables ou déplorables selon la saison (surtout pendant les pluies !)... Mais c'est ça l'aventure, on oublie son confort !
Alors c'est parti, je vous emmène dans le sud de ce si beau pays : en remontant depuis la frontière jusqu'au début de la zone cafetière par les départements du Narino, de la Huila et valle de Cauca jusquà Cali ! Voyage fait en juin 2019, avec 2 enfants de 7 et 13 ans, en 4×4 lors de nos 1 an en Amérique du Sud
À la frontière : las Lajas, une cathédrale suspendue
Le passage de frontière depuis l'Équateur fut très émouvant à Ipiales : des milliers de familles vénézuéliennes se trouvent là sur le chemin de l'exode à la recherche de jours meilleurs pour se nourrir ! Les tentes de l'ONU leur assuraient un minimum de suivi de santé ! De quoi se sentir vraiment mal, en réalisant la chance que l'on a nous en France ! Plus tard, de jeunes étudiants en fuite pour trouver du travail au Pérou bénéficieront de nos couvertures, fruits, etc. Cela ne suffira pas à nous réconforter, le malaise et la peine nous suivront comme depuis plusieurs semaines !
Mais pour nous, le voyage a continué direction la cathédrale de Las Lajas ! Cette cathédrale se trouve à 1h de la frontière à droite de la route principale. Tout un sanctuaire accueille chaque année les croyants colombiens. Depuis la route, on aperçoit d'abord la cathédrale en contrebas. Un téléphérique permet d'ailleurs d' y accéder évitant de mettre longtemps à trouver une place au plus près du sanctuaire !
Pour la petite histoire, ce centre religieux fut créé suite à l'apparition d'un dessin de la vierge sur un rocher à une petite fille muette, qui se mit miraculeusement alors à parler ! Ce miracle permit de créer d'abord une petite église qui devint peu à peu cette immense cathédrale, suspendue féeriquement au-dessus de la rivière.
Une belle découverte qui vous plonge dans la fièvre religieuse bien plus visible en Amérique du Sud que chez nous ! Et dans la fièvre des boutiques de souvenir religieux, montrant le pire du tourisme de masse comme ces pauvres lamas déguisés !
Notre avis : je ne sais pas si cela vaut le détour si c'est compliqué pour vous de vous déplacer ! Mais en voiture, ce fut un petit détour bien sympathique pour nous ! Et pour la petite histoire : ce détour est dû à un dessin de Nico, gribouillé un an avant notre voyage et s'apercevant ensuite que cette cathédrale se situait en Colombie, nous l'avions ajouté sur notre to-do liste
Pasto et la Laguna de la Cocha
Quelle patience il faut pour se rendre à Pasto depuis la frontière : la route est en travaux pour des années encore, et les feux alternés vous arrêtent régulièrement ! Et encore, nous nous en sommes bien sortis : 180km en 6h !
Pasto n'a pas vraiment d'intérêt : nous y avons juste passer un dimanche pour la fête des Mères et découvrir la spécialité locale - la Bandeja Paisa ! Un beau mélange très varié : saucisse, lard, viande hachée et du chorizo, quelques flageolets et une banane plantain avec une petite galette de, mais ! Léger comme tout, je vous dis !
Donc ne vous attardez pas à Pasto et prenez le début de la route de la Mort pour vous rendre à la Laguna de la Cocha ! Le paysage est splendide et la route sur cette portion très bien goudronnée !
Nous avions choisi de nous arrêter dans un petit " camping " pour les vanlifers, tenu par Jorge et sa femme colombienne. Une bonne soirée partagée avec d'autres voyageurs !
Le temps - 2 jours de pluie - ne nous a permis d'aller sur la réserve naturelle de faune et de la flore sur l'île de la Cortara au milieu de la Laguna. On peut y observer de nombreux oiseaux ! Mais le lieu invite à contempler la nature, tranquille, pour s'emplir du calme qui émane du lac.
Une route tant redoutée lors de la préparation de notre voyage ! Mais, au bout d'un an sur les pistes, ce n'est pas la pire route que l'on ait prise ! Des amis l'ont même parcouru en camping-car !
Bien sûr, vérifiez les conditions météo avant de vous engager, je ne la parcourerais pas par temps de grosses pluies, les glissements de terrain doivent être fréquents.
Les paysages du début de la route sont absolument sublimes, et ensuite, les à-pics sont impressionnants. Bien maîtriser la marche arrière est impératif si vous possédez un gros véhicule ! Pour nous, en 4×4, pas de souci, nous avons suivi un petit " colectivo - minibus " qui nous a ouvert la voie sur quelques kilomètres, mais qui roulait si vite qu'il nous a perdus !
Activités nature dans la jungle autour de Mocoa
Mocoa nous a beaucoup plu ! Nous devions acheter plusieurs affaires et nous avons tout trouvé ! Ici encore plus qu'ailleurs, le scooter est roi et sans casque !
Pourquoi sans casque ? Parce que dans cette région, fief de la guérilla Farc, les casques étaient interdits pendant des années pour que les autorités puissent voir toutes les personnes ! Du coup, difficile, ici, d'appliquer les règle de sécurité routière du pays!
Pour vous rendre dans la région, vérifiez d'ailleurs les informations sur les tensions ou non avec les Farcs, car c'était vraiment un foyer de guérilla !
Randonnée vers la fin du monde
N'hésitez pas à vous rendre dans la vallée del fin del mundo pour y séjourner, c'est bien plus agréable, mais un peu plus cher ! Une belle randonnée - payante - jusqu'à la cascade " Fin del Mundo- vaut apparemment le détour ! La pluie là encore nous a empêchés d'en profiter !
Attention : départ seulement le matin pour cette randonnée. Plus tard dans l'après-midi, l'accès est interdit !
Observer et aider à la réintroduction des animaux sauvages
Mais sur le conseil de nos amis expat à San Agustin, nous avons découvert le refuge d'animaux sauvages CEA. Ici les animaux sauvages, mais trouvés souvent malheureux chez des particuliers souvent sont recueillis pour tenter de les remettre en liberté. Ils sont au début, parqués dans les cages puis petits à petits, ils réapprennent à sortir et à se nourrir et sont ensuite relâchés dans la région du Putumayao ! Hélas, tous ne peuvent pas être relâchés comme cette superbe panthère noire, car elle n'a jamais appris à chasser, élevée depuis toute petite chez des particuliers qui ont ensuite un jour eu peur d'elle !
San Agustin : à la rencontre de la civilisation disparue et récolte du café
Nous attendions avec impatience cette étape ! Et ce n'est pas que la joie de retrouver des amis de Serre Chevalier, établis ici depuis 10 ans, dans une jolie Finca !
Amoureux des vieilles pierres, ce site au Patrimoine mondial de l'Unesco m'avait tapé dans l'oeil ! Plus de 300 statues, sculptée entre l'an 0 et l'an de notre ère s'érigent sur les différents sites (tombeaux) répartis sur toute la région, qui en fait la plus grande nécropole au monde (en terme de surface). ! Et très franchement, la visite fut à la hauteur de nos espérances, pour toute la famille, même pour mon 7 ans !
1er jour : le parc Archéologique principal
Pour visiter, je vous recommande de prendre un guide, sinon vous passerez à côté de la visite !
Notre ami Rémi peut vous le faire visiter, hélas pour nous, il était déjà pris ! Nous avons donc fait appel à un guide indigène José Alirio. Il nous a expliqué toute la signification supposée de ces incroyables statues selon les indigènes et leurs croyances. Ce fut très intéressant. Mais les explications peuvent un peu varier si vous avez à faire à un guide hispanique. C'est toute la complexité de tenter d'expliquer une civilisation disparue.
Sur chaque statue, il a appris aux enfants de reconnaître les signes pour savoir si c'était une femme, un prêtre, un guerrier, quel animal était mélangé à la statue, représentant son esprit animal... (ce qui nous a beaucoup servi pour visiter ensuite les autres sites par nous-même). Il leur a expliquer les lois de la nature et de la Pacchamama etc. vraiment une belle découverte.
2ème jour : tour en 4×4
Comme je vous l'ai dit, la région regorge de sites archéologiques et de merveilles de la nature, on ne pouvait donc pas manqué de sortir des routes principales pour faire un tour sur les pistes locales. Remi nous avait indiqué les routes à emprunter pour faire notre boucle ! Un vrai régal !
Direction en premier lieu une curiosité géologique : l'estrecho del Rio Magdalena, où ce cours d'eau se rétrécit de façon impressionnante pour ensuite devenir plus loin le fameux et plus grand fleuve de Colombie, rejoignant la côte caraïbe en remontant le pays vers le nord !
Puis, nous visiterons le Musée Obando et ses profondes tombes, Alto de los Idolas, Salto el Mortiño, et el Alto de las Piedras. Je vous mets les photos dans le désordre !
Nous avons également vu de nombreuses fabriques de pañela, ces endroits où l'on écrase la canne à sucre pour en tirer le jus, qui bout ensuite lentement pour créer un bloc de pañela, sucrerie que l'on retrouve de partout ici ! Hélas, malgré de nombreux arrêts, en ce jour férié en Colombie, personne n'y travaillait !
Visite et étape de la fabrication du café pour les occidentaux !
La région de San Agustin est moins connue que d'autre pour sa culture de café, pourtant quand nous y étions, un regroupement de producteur venait de recevoir un prx pour l'excellence de leur café
Nos amis tenant une finca, les enfants ont accompagné leur employé pour récolter les grains de café. Cela se ramasse encore à la main : le visage et les mains doivent être protégées car des petites bestioles piquent sans cesse ! Les enfants ont donc vite abandonné !
Puis le grain est lavé, pour enlever le dépôt autour des fruits ! Les grains en surface sont les moins bons, ils seront ramasser et mis à sécher et serviront à faire la café pour les locaux. Le café de bonne qualité, plus clair après séchage part lui en coopérative pour être vendu aux grosses entreprise européennes qui nous fourniront notre précieux café.
Nos amis ne gagnent pas leur vie avec leur finca, car les prix d'achat sont trop bas ! Cela nous a conforté dans notre choix d'acheter du café équitable, qui rémunère les locaux de façon décente !
>> Pour vous logez, je vous recommande le Masaya Hotel, dont les jardins ont été aménagé par ma copine Corinne ; il a l'air superbe !
Popayan et Silvia : notre marché coup de coeur !
Après avoir rechargé nos batteries chez nos amis, nous reprenons la route ! Nous aurons droit à nos derniers jours de pluie, avant de profiter afin de la chaleur colombienne pour tout le reste du voyage jusqu'à la fournaise de la côte caraïbe et de Carthagène.
Popayan belle coloniale et son musée d'histoire naturelle
Vu l'état de la route, pas très sécure, sur laquelle tous les locaux vous invitent à ne pas vous arrêter sous peine de vous faire braquer, la pause salvatrice fut Popayan. Avec un orage de folie à notre bivouac - camping au-dessus de la ville !
Le lendemain, le soleil revenu nous a donné envie de découvrir cette belle ville coloniale et son musée d'histoire naturelle. Des animaux empaillés, si vous aimez, animent plusieurs salles. l'occasion pour nous de reconnaître tous les animaux vus en Amérique du Sud, et de se rappeler leur nom pour compléter le carnet d'observation de Miss Voyageuse !
Musée gratuit pour les enfants - payant pour les adultes : 15000 $ COP pour 2.
Éta
Etape San Agustin - Popayan
Silvia : un des plus beaux marchés authentiques de notre voyage
Quand on arrive en fin de voyage, la quantité de choses vues implique que vous devenez un peu plus exigeants. C'est le cas pour les marchés : nous en avons vu de toutes sortes, des très touristiques où il n'y a que des souvenirs en vente, des traditionnels dans des villes où passent rarement des touristes... Alors, quand le guide papier nous recommandait d'aller à Silvia, nous avons longuement hésité ! En effet, c'est un aller-retour de 2h pour s'y rendre.
Nous avons pris le risque et quelle joie de l'avoir vu ! C'est vraiment un beau marché, une grande partie en extérieur le jour du marché le mardi et une partie en intérieur.
Ce sont encore les costumes traditionnels qui nous ont le plus marqués dans ce village, et ce n'est pas que pour le folklore... C'est une tribu vivant dans les montagnes qui descend pour vendre ses fruits et légumes, son pañela (bloc de "sucre" de canne).
Nous avons fait nos courses pour nos futurs repas, et avons échangé avec les vendeuses. À certaines saisons, de nombreux groupes doivent visiter le village, car notre vendeuse tentait d'apprendre des mots français !
Cali : pause technique et overdose de malls
Cali est une des rares villes qui ne nous a pas plu du tout ! C'était surtout pour nous l'occasion d'une pause technique : révision du 4×4, changement des pneus. Comme les bivouacs se situaient tous en dehors de la ville et que nous avions mis 1h pour nous rendre au centre, nous avons demandé au garage Toyota de dormir dans le garage !
Le responsable très sympa a accepté et nous avons dormi à l'abri et à côté des Porches également vendues ici !
Pour nous occuper, nous avons effectué quelques petites visites : le musée archéologique et musée de l'or, que nous avons beaucoup aimé ! (c'était d'ailleurs une annexe du musée de Bogota, car nous y avons retrouvé les mêmes expos temporaires !)
Mais vraiment rien d'exceptionnel même dans la vieille ville. Nous avons finalement erré dans les malls (Chipichape et Décathlon), immenses à déprimer quant à cette frénésie de consommation.
Pour se rendre aux malls, le garage nous appelait le taxi, et vérifiait que c'était bien le taxi appelé ! Ils n'ont jamais voulu que nous prenions un taxi par nous-mêmes, de peur des enlèvements ! Bonne ambiance ! Et idem pour le retour depuis les luxueux centres commerciaux !
Pour ceux qui aiment la danse, il paraît que c'est la capitale de la salsa ! Hélas, loin de tout au garage, nous n'avons pas voulu sortir le soir pour nous rendre dans des clubs où les enfants risquaient d'être refuser !