Vous avez dû entendre parler du dernier disque de Nick Cave où il est encore question du traumatisme de la mort de son fils. Les médias sont unanimes, comment pourrait-il en être autrement quand il s'agit d'un homme qui a vécu un tel drame ? - "Ghosteen" est une oeuvre bouleversante, une des plus fortes de 2019. Je dois être insensible, je suis pourtant père de famille et j'imagine la détresse absolue que peut être la perte d'un enfant si jeune mais son album m'a laissé assez indifférent. Il n'a pas la puissance de ses anciens disques des années 80 et 90. Arrive alors ce nouveau Tindersticks, dans le même style que l'Australien, rock sombre, délicat et romantique et l'émotion est cette fois-ci rapidement palpable. Leur précédent, "The Waiting Room", était déjà magnifique. "No Treasure But Hope" est une merveille. Le groupe enchaîne les titres d'exception. On pourrait presque tous les citer. "The Amputees", "Trees Fall", "Pinky in the Daylight", "See My Girls", "Tough Love", toutes des amies potentielles, de celles qui ne vous déçoivent jamais, peu importe l'humeur du moment, malgré les écoutes répétées. Après plus d'un quart de siècle d'existence, les anglais sortent ce qui pourrait ressembler à leur chef d'oeuvre définitif. La différence avec Nick Cave, c'est qu'eux font la même musique depuis le début, peaufinant un style mélancolique au fil des années alors que Cave a progressivement adouci le sien. A force de polir et même si le titre nous dit le contraire, nous voilà en présence d'un pur diamant. Tout est dit. Vous savez ce qu'il vous reste à faire. A voir à Paris le 31 janvier prochain à la Salle Pleyel et dans le reste de la France, dont une Route du Rock collection hiver fin février.