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Stupead : l’allégresse par voie électronique

Publié le 20 novembre 2019 par Efflorescenceculturelle
Stupead : l’allégresse par voie électronique

Installé dans les environs de Rennes, où il a sorti son premier EP, Stupead alias Hugo Camedda, a fait bien du chemin depuis ses débuts, il y a cinq ans. On l'avait alors remarqué avec son titre " Dude " reprenant le patchwork une scène mythique de " The Notebook ".

Nous l'avions classé en fin d'année dernière en première place de notre top des 70 meilleurs albums de 2018. En début d'année, nous avions eu Hugo de Stupead au téléphone pour une longue série de questions/réponses sur sa musique. C'est le moment d'en partager des extraits.

L'enfance

" J'ai commencé la batterie à 7 ans, puis j'ai appris à jouer de la guitare. J'ai joué avec mes potes dans des groupes de rock. Toute ma musique, je la dois à mon père, vrai mélomane. Il m'a tout appris. En 2008, il m'a emmené voir Justice en concert à Lille. On a pris une claque monumentale. "

L'adolescence

" Plus tard, dans l'adolescence, j'ai découvert la chaîne YouTube Majestic Casual. Au lycée, Nico, un super pote, m'a fait découvrir cette chaîne. Je finissais par attendre chaque sortie impatiemment. C'est grâce à eux d'ailleurs que je me suis mis à composer ma propre musique. "

" The Notebook "

" The Notebook " (" N'oublie jamais " en français) est l'un de ses films préférés. L'une des scènes de fin, la dispute passionnée dont on se rappelle la fameuse phrase " Qu'est-ce que tu veux ? ", a inspiré à Stupead la composition de " Dude " en 2014. Il n'avait encore que 18 ans, il était en terminale, et il était en train de déménager de Lille pour Rennes. " 'Dude', c'est une dédicace à mes amis d'enfance. C'est mon premier morceau. "

L'école de musique

J'ai rapidement su que je voulais devenir un professionnel de la musique, mais on m'a plusieurs dit que je ne gagnerai pas ma vie avec. Il fallait que j'assure de trouver un métier, au cas où je n'y arriverais pas. Je voulais m'assurer un diplôme officiel, reconnu par la profession.Donc j'ai pensé à être ingénieur du son. Alors, j'ai fait un an de fac de musique à Rennes 2. Puis à Brighton en Angleterre, j'ai commencé une licence à la BIMM (British Modern Music Institute), en lien avec l'université de Sussex. Elle dispense une formation davantage prise au sérieux qu'en France.

La reconnaissance

Un peu avant ses 20 ans, l'artiste est remarqué sur YouTube par les chaînes où il avait rêvé d'être publié un jour : Majestic Casual et MrSuicideSheep. " En 2016, Majestic Casual m'a envoyé un mail, après que j'ai sorti 'Let me know'. J'étais à Brighton, ils me demandaient s'ils pouvaient rediffuser mon son. A l'époque, ils venaient de lancer leur label, j'en rêvais. Quelques mois plus tard, MrSuicideSheep sélectionne sur sa chaîne mon second single 'Alright' (2017). Ça a marqué le début de tout : j'étais sur Deezer et Spotify, Martin Garrix m'a remarqué et a partagé mon son. J'ai fait 13 millions d'écoutes sur ce seul titre. C'est plus que la chanson " Le lac " de Julien Doré (10 millions environ). "

Petit Biscuit

" Musicalement aujourd'hui en France, je m'identifie plus à Petit Biscuit. On vient tous les deux de la même génération, on fait partie du même univers, à l'époque on était tous les deux sur le même groupe Facebook de jeunes producteurs de musique. Notre monde est petit en fait, alors j'ai toujours plus ou moins connu ce gars là. Il a eu une formation d'ingé son et lumière. "

L'instrumental

" Ce que je kiffe, c'est sampler ma propre musique. Les parties instrumentales, je les joue, vu que j'ai le background. J'adore les 'accidents heureux' : mettre une note où elle ne devait pas l'être originalement, et trouver un son original. En fait, tout ce que Justice fait, et Moby aussi, une deuxième grande influence pour moi. Quand je l'ai découvert, c'était la première fois que j'écoutais un titre sans chanteur. J'avais tous les albums de Moby sur ma PSP à l'époque. En 2016, il a sorti le livre autobiographique 'Porcelain : A memoir (Music from the book)', qui retrace non seulement son parcours de 1989 à 1999 mais aussi l'histoire de la musique électronique jusqu'en 1999, année de la sortie de son fameux album 'Play', qui l'a vraiment fait connaître de tous. "

Le chant

" Aujourd'hui, j'ai 22 ans. J'ai fini mes études à Brighton. Je pense avoir beaucoup évolué. Notamment depuis mon premier EP 'Stupead' que j'ai sorti en septembre 2018. Il est composé de cinq sons différents, c'est un vrai laboratoire (dont le titre dansant d'électro disco " Viva El Peru " que vous avez pu écouter en début d'article). Ce sont majoritairement des tracks que j'avais fait il y a deux ans, en 2016. Ils mixent tout ce que j'ai pu apprendre jusqu'à alors : l'acoustique, la percussion et l'électronique. Mais dans tout ça, j'ai été surpris que mes morceaux chantés aient le plus marché. Ils sont plus pop que les autres. Ça m'a fait plaisir, car ce sont sur eux que je me suis le plus livré... "

Absent depuis plus d'un an sur les réseaux sociaux, pour cause de projets divers, dont quelques enregistrements faits en début d'année à Los Angeles, le manager de Stupead nous a indiqué que " des morceaux sortiront prochainement ". We can't wait.


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