Gao Shan est un photographe chinois qui a été adopté huit jours après sa naissance. Le projet The Eighth Day, dont le livre est aujourd’hui publié par les éditions Imageless, est né de son désir de se rapprocher de sa mère adoptive. Bien qu’ils partagent un appartement d’environ soixante-dix mètres carrés, le photographe reconnaît que sa relation avec sa mère a été étonnamment distante. Celle-ci se caractérise par la froideur et l’indifférence, selon l’épilogue du photographe. Sa mère s’acquitte des tâches et des devoirs fondamentaux d’un parent, mais sans expression émotionnelle. Ce n’est que récemment qu’il a commencé à la considérer comme plus qu’une simple présence dans sa vie. Gao documente ainsi de façon obsessionnelle les détails quotidiens de la vie de sa mère et l’espace qu’ils partagent, se concentrant sur des détails comme une grenade à moitié mangée, une bouilloire qui bout, et le dos large de sa mère. Dans sa série, il utilise l’appareil photo non pas pour l’observation à froid, mais comme un outil actif dans leur relation. Les images qui en résultent sont des fragments visuels étranges, mais intimes, d’une relation qui sont inexplicablement émouvants. Ce document photographique intime et émotionnel, qui fait appel à la fois au cœur et à l’esprit du spectateur, s’est imposé il y a quelques jours comme lauréat du Prix du premier livre photo de l’année 2019 décerné par Paris Photo – Aperture Foundation. Il fait également désormais parti de la collection Fondation Cartier pour l’art contemporain. Publié dans une édition limitée à 500 exemplaires, l’ouvrage est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions chinoises Imageless.