Révolution aux confins est un roman inspiré de l'histoire vraie de José Rizal (1861-1896), poète et médecin, qui fit des études à Madrid et Paris, puis passa deux années en Allemagne avant de rentrer aux Philippines.
En février 1886, José Rizal arrive à Heidelberg, où il devient l'assistant du professeur Otto Becker, directeur de la clinique universitaire d'ophtalmologie, qui lui a été recommandée comme étant la meilleure de la ville.
A la brasserie Gulden, il fait la connaissance d'étudiants dont les passe-temps favoris sont de boire de la bière et de croiser le fer dans une arrière-salle, où il va aider un médecin, le Dr Immisch, à recoudre les têtes ou les visages...
Venu pour parfaire son allemand et réviser un roman, Noli me tangere, qu'il a entrepris à Madrid et poursuivi à Paris, à la demande de son frère, il se lance dans la traduction d'une pièce de Schiller en tagalog, sa langue maternelle.
Après avoir retravaillé son roman, il se rend à Leipzig dans le but de le faire imprimer. Ensuite il en enverra les deux mille exemplaires à Manille par bateau, clandestinement, pour échapper à la censure espagnole.
La pièce de Schiller que son frère Paciano préfère est Marie Stuart, mais, à Leipzig, il se met plutôt à traduire Wilhelm Tell. La lecture de cette pièce faisant fondre en lui-même les paysages suisse et philippin...
Le tagalog est certes sa langue maternelle, mais les mots des anciens sont très profondément enfouis, et parfois Rizal n'en perçoit plus que le son vague et lointain. Or il n'existe pas de dictionnaire allemand-tagalog...
Annette Hug, qui a appris le tagalog, fait le récit, en connaissance de cause, de cette traduction et transposition, ainsi que de l'épopée de Guillaume Tell et des conjurés du Grütli à partir desquels Schiller a écrit sa pièce.
Rizal, venu de la colonie espagnole des Philippines, a commencé ses études à Madrid. La République [en Espagne] renaîtra de ses cendres, dit alors en secret le professeur Miguel Morayta, à la conférence duquel il assiste.
A ce moment-là, Ryzal pense que son pays est très loin d'une révolution, mais [qu'] il lui faut des réformes; et [que] celles-ci sont possibles. [...] Il s'agit de commencer par les petites choses... Il n'a donc rien d'un insurgé.
Plus tard, bien que ses espoirs [reposent] sur la science, l'éducation populaire, l'amélioration des conditions d'hygiène, on prétendra, qu'il est le chef de l'insurrection menée en août 1896 par une confrérie secrète, le Katipunan...
Rizal n'avait pas pensé à ce mot pour traduire
Francis Richard
Révolution aux confins, Annette Hug, 208 pages, Zoé (traduit de l'allemand par Camille Luscher)