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Un an et des poussières…

Par Francois155

En plus d’une aversion prononcée pour le « shopping » sous toutes ses formes, d’une incapacité définitive à esquisser le moindre pas de danse harmonieusement et en rythme, de gouts vestimentaires au mieux inexistants, au pire douteux, l’auteur de ces lignes est affligé d’un autre de ces défauts typiquement masculins qui agacent au plus haut point nos tendres moitiés : je veux parler de cette amnésie récurrente qui nous touche au sujet des dates anniversaires. Ainsi, sur les grands événements qui marquent une vie (naissances, mariage, première rencontre, etc.), je me plante régulièrement de quelques jours, au risque de provoquer le courroux de proches, atterrés par ce qui peut ressembler à de l’indifférence. Heureusement, un agenda électronique dûment programmé ainsi qu’une certaine discipline intellectuelle permettent de pallier, dans une certaine mesure, ce pitoyable défaut, d’autant plus irritant que, pour le reste, ma mémoire est plutôt bonne.

Il va de soi que ce qui est vrai pour ma vie privée l’est encore plus pour ce blog. C’est ainsi que, consultant récemment Secret-Défense et félicitant (intérieurement) JDM pour le chemin parcouru en un an, je me suis soudain avisé que mon modeste travail ne devait pas être loin, lui non plus, de son premier anniversaire. À vue de nez, j’aurais dit que ce glorieux événement surviendrait vers la fin du mois de juillet. Et bien, pas du tout : ce blog est né le 8 juillet 2007 !

Une fois de plus, je suis donc contraint au ridicule de devoir célébrer une date importante avec quelques jours de retard… Unique satisfaction : cet oubli-là ne troublera nullement la paix de mon ménage.

Que dire de cette année passée ? Pour reprendre une expression qui eut son heure de gloire, j’oserai parler de bilan globalement positif. Sur la forme des billets, j’espère avoir dépassé le cap de la maladresse un peu nunuche et revendicative qui caractérisait certains de mes premiers écrits publics. De même, j’essaie de faire plus court qu’autrefois sans m’interdire cependant de longs développements lorsque le sujet est d’importance. Comme mes lecteurs réguliers l’auront constaté, je suis assez bavard et un peu « verbeux ». Je sais que ça peut agacer, mais ce sont des habitudes de langage dont il est difficile de se défaire.

Mais c’est sur le fond de mes réflexions que l’évolution est la plus positive et, rien que pour cela, je ne saurais trop encourager les personnes intéressées à écrire sur ce sujet qui les passionne. Car c’est une chose que de disserter doctement sur la stratégie et l’histoire militaire devant un public qui a/ s’en contrefiche, mais est trop poli pour le signaler autrement que par un silence ponctué des acquiescements de rigueur, ou b/ est sincèrement passionné par vos propos, mais, ne possédant pas de connaissances en ces matières, peut vous laisser dire des énormités sans les relever. Par contre, en prenant le risque d’être lu par des « pros » ou des amateurs éclairés, on apprend par les échanges, les lectures, les contacts, les tâtonnements positifs.

A ce sujet, je ne pourrais jamais remercier à leur juste valeur toutes les personnes (elles se reconnaîtront si elles me lisent) qui m’ont fait la gentillesse de dialoguer avec moi, me critiquant parfois, me recadrant dans un chemin plus constructif, m’offrant gracieusement pistes et voies nouvelles, conseils et lectures qui m’ont ouvert l’esprit, toujours avec courtoisie et une infinie patience. Ces correspondances m’ont d’ailleurs permis de vérifier cette règle bien pratique pour distinguer le vrai connaisseur du petit rigolo qui veut juste vous gâcher la journée : ceux qui savent « vraiment » ne sont jamais arrogants, dominateurs ou insultants. Alors, chers lecteurs, si vous avez un jour affaire à un interlocuteur qui vous assène pompeusement des certitudes indépassables, sur les affaires stratégiques comme sur les autres (car ce type de jobard à un avis définitif sur tout), fuyez !

Au-delà de ma petite personne, et pour élargir le sujet, je constate que les blogs et sites discutant de questions stratégiques, géopolitiques et de défense se multiplient et, élément essentiel à la naissance d’une culture commune dans ces domaines, dialoguent entre eux. Petit à petit, un espace se crée où les auteurs et les lecteurs (qui deviendront d’ailleurs peut-être eux-mêmes auteurs dans le futur, qui sait ?) se posent des questions pertinentes, titillent parfois la doxa officielle, ouvrent des lieux où la parole peut sans doute s’exprimer plus librement (avec les avantages et les inconvénients que cela suppose) que dans le monde matériel ; bref, participent à ces débats essentiels pour l’avenir. Car le futur sera stratégique et tout le monde a le droit, voire même le devoir, de prendre sa part dans ce travail de construction d’une vision à long terme de la gestion des grands problèmes nationaux et mondiaux. Et, sans vouloir jouer les Nostradamus, ils risquent d’y en avoir pas mal incessamment sous peu…

La défense est l’affaire de tous et l’étude de la stratégie est une formidable et passionnante école de la pensée, une manière de vivre et de décrypter le chaos apparent de ce monde dont il serait bête de se priver. Ma plus grande fierté serait que ce modeste blog ait pu, à l’occasion, éveiller des vocations ou renforcer des intérêts naissants. Car écrire sur le Net n’est pas un exercice nombriliste : c’est un appel qu’on lance dans un espace infini en espérant qu’il rencontrera des échos favorables et que d’autres voix se mêleront à la sienne, non pas pour répéter les mêmes choses, mais simplement pour participer à cette activité humaine indispensable au progrès, le débat fécond qui produit des effets positifs en cascade.

Si le simple pékin, le citoyen sincère que je suis a pu trouver sa petite place dans cette sphère là, alors cela suffit à mon bonheur et justifie tous les efforts accomplis depuis un an et les heures passées à cogiter.

Merci à tous mes correspondants pour leur attention, leurs connaissances et leur gentillesse ; merci à tous les lecteurs qui m’accordent un peu de cette denrée si précieuse : leur temps.

Et un grand merci à ma chère et tendre épouse sans la patience de qui ce blog n’aurait jamais pu naître et continuer son petit bonhomme de chemin. C’est aussi pour l’avenir de ceux que j’aime que j’ai entamé ce passionnant voyage.

A bientôt pour une prochaine étape…


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