Birmanie, l'opération humanitaire n'est en aucun cas terminée

Publié le 17 juillet 2008 par Kathy

Ci après un résumé de la "conférence de presse" de Monsieur John Holmes, (coordinateur des secours d'urgence pour l'ONU) qui a eu lieu le 10 juillet .

Si Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a lancé un nouvel appel à contributions pour les victimes du cyclone Nargis pour un montant total de 481,8 millions de dollars, (Pour rappel : mon message du 11 juillet) il est important d'expliquer pourquoi cet appel.
Plusieurs points importants sont à souligner :
- Si le bilan des victimes s’établit à 140 000 morts ou disparus, on oubli souvent d'indiquer, que le cyclone a également entraîné le déplacement temporaire de 800 000 personnes.

Or, le déplacement des personnes étaient déjà un problèmemajeure avant Nargis(Lire à ce sujet: message du 18 juin :"La Birmanie souffre d’une des pires crises de migrations forcées au monde")Ces déplacements sont un problème que les médias français abordent trop rarement. Par ailleurs, la Communauté internationale n'est pas assez consciente de l'ampleur du problème.-En dépit de l’aide massive apportée à ce jour, une grande partie de la population a toujours besoin d’une assistance de base pour pouvoir, dans certains cas, redémarrer à zéro.
- L’opération humanitaire n’est en aucun cas terminée
, particulièrement pour les communautés isolées du sud du delta, très difficiles d’accès en cette période de mousson. Ce sont des populations pauvres qui ont souvent perdu le peu qu’elles avaient. On estime que 42% des stocks alimentaires ont été détruits alors que la moitié des foyers n’avaient des réserves que pour une journée, voire encore moins.


- Si la majorité des villages ont reçu de l’aide, de nombreuses zones affectées n’ont pas encore eu droit au niveau d’assistance nécessaire. Toutefois ces six dernières semaines, les humanitaires ont pu avoir un meilleur accès aux zones les plus affectées.
- Les sommes réclamées dans l'appel du 10 juiller doivent servir à acheter des vivres, des abris, des moyens de transport, des médicaments, ou à reconstruire ou réparer au moins 1 640 écoles sur les plus de 5 000 qui ont été détruites ou endommagées.
- La nourriture reste un besoin de base qui doit être assuré pour environ 924 000 personnes jusqu’à la prochaine récolte prévue en novembre. En tout état de cause, il faudra encore nourrir 300 000 personnes jusqu’en avril 2009. Le personnel humanitaire doit faire face à des populations qui étaient déjà mal nourries avant le cyclone, particulièrement les enfants. Il faut aussi fournir de l’eau potable à 1,4 million de personnes.

-L’effort de reconstruction à mener est aussi important, au moins 500 000 maisons ayant été sérieusement endommagées, et souvent les réparations effectuées dans l’urgence sont provisoires.
- Il faut enfin redonner des moyens de travailler aux agriculteurs, dont 63% des rizières ont été submergées et 85% des semences détruites
.
Pour ceux que cela intéresse, le communiqué de presse est disponible dans son intégralité sur le site de l'ONU : ICI