A l'école, je haïssais la philosophie. Sur le tard, j'ai découvert qu'elle était un exercice calmant, un genre de sudoku. Et qu'elle n'était que bon sens. Contrairement au roman, qui parle de la vie et de ses malheurs, elle cherche à les guérir. Mais je garde toujours la crainte de ne pas être capable de comprendre. C'est une crainte que j'ai héritée de l'école. L'école liquide ceux qui ne comprennent pas immédiatement.
Le professeur n'ayant pas toujours parfaitement compris ce qu'il enseigne, elle liquide, en fait, ceux qui n'arrivent pas à comprendre son algorithme de notation. L'école utilise des techniques de conditionnement, pavloviennes ou skinneriennes, pour former des animaux savants.
Monde à l'envers. Car, ce qui est à l'origine des matières scolaires, c'est la soif de connaissances : pourquoi ce qui est est, l'envie de comprendre. C'est un désir puissant et naturel. L'école ne serait-elle pas bien plus efficace si elle libérait cette envie ? N'est-ce pas, d'ailleurs, sa mission ?