Originaire de Newcastle, Richard Dawson fait son retour avec un sixième album, intitulé 2020 et dépeignant un Royaume-Uni en pleine mutation et sa société au bord de la crise de nerfs.
Le style est à la croisée de la pop, la folk et le rock, et son univers déjanté me rappelle aussi bien System Of A Down (la fureur électrique en moins) qu’un certain John Grant (pour la folie maîtrisée). Sacrées références, non ? Vous devez vous dire comment est-ce possible que j’y entende même cela ?!
Richard Dawson ne fait pas dans la simplicité : quatre chansons durent près de sept (« Civil servant », « Jogging »), huit (« Black triangle ») voire dix minutes (« Fulfilment centre ») !!! sur le papier, difficile de dire que 2020 serait un album de musique pop. Pourtant, il y a une vitalité presque festive – folk oblige !
Avec un tel titre, 2020 aurait pu paraître très présomptueux. Mais l’artwork vient tout de suite mettre un terme à un tel constat : l’année 2020 est un prétexte et donc évidemment un contexte dans lequel Richard Dawson a voulu inscrire sa nouvelle œuvre, en particulier du point de vue des paroles. Juste à la lecture des titres de certaines chansons, difficile de ne pas sentir le ton humoristique voire acerbe de l’artiste. En effet, que dites-vous de « Civile servant », « The Queen’s head », « Jogging », « Heart emoji » ou encore « Dead dog in the alleyway » ?
De toute évidence, 2020 demande une certaine attention pour en saisir tout le sens avec profondeur et, ensuite, la musicalité des dix chansons n’en devient que plus jouissive.
(in Heepro Music, le 14/11/2019)
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