Janvier 1835
Et qui résisterait à tes adorables lettres, Juliette ! Je viens de les lire, de les relire, de les dévorer de baisers comme j'en dévorerais ta bouche sur je te tenais là. Je t'aime. Tu vois bien que je t'aime. Est-ce que tout n'est pas là ? Oh oui, je te demande bien pardon à genoux et du fond du cœur et du fond de l'âme de toutes mes injustices. Je voudrais avoir là comme tout à l'heure ton pied, ton pied charmant, ta main, tes yeux, et tes lèvres sous mes lèvres. Je te dirais toutes ces choses qui ne se disent qu'avec sourires et des baisers. Oh ! je souffre bien souvent, va, plains-moi. Mais je t'aime. Aime-moi ! Tes lettres sont ravissantes. Ma vie est faire des regards que me donnent tes yeux, des sourires que me donne ta bouche, des pensées que me donne ta journée, des rêves que me donne ta nuit. Dors bien cette nuit. Dors. Je pense que tu t'endors en ce moment. Je voudrais que tu visses cette lettre en songe, et le regard avec lequel j'ai lu les tiennes et le cœur avec lequel je t'écris celle-ci. Je te baise mille fois, Juliette bien-aimée, dans toutes les parties de ton corps, car il me semble que partout sur ton corps, je sens la place de ton cœur comme partout dans ma vie je sens la place de mon amour. Je t'aime, tu es ma joie.
Victor Hugo
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