J'étais d'autant plus fasciné qu'il semblait être reconnu par l'intelligentsia : il était, et est encore, publié par les éditions Gallimard. Comme les autres, je faisais confiance, ignorant les réalités du microcosme parisien.
Cependant, dès le début j'avais senti que quelque chose clochait. Les paroles mises dans la bouche du "sorcier Yaqui" ressemblaient trop à du zen édulcoré, adapté à un public illettré. Ca a marché : 30 000 000 de livres vendus.
Bien plus trad, je découvris la réalité de Castaneda : un gourou manipulateur de son petit monde, avec ses drames et ses pratiques ridicules, comme ces pseudo-exercices énergétiques, vendues à prix d'or :
Malgré ces drames et cette avalanche de canulars, ces business continuent et prospèrent. Les livres de Castaneda sont toujours vendus, sans que l’Éditeur ne prenne soin d'informer ses lecteurs de la véritable nature des livres qu'ils vend. Ne sommes-nous pas dans l'ère de la "post-vérité" ? L'intuition ne suffit pas. Il vaut aussi réfléchir, questionner, enquêter, sourcer, expérimenter (ce qui n'est pas la même chose que l'expérience en général) : ce sont là des pratiques de rigueur, de lâcher-prise, de concentration, de remise en question des croyances,
Il faut la raison et l'expérience. Ceux qui rejettent la raison et ne se fient qu'à l'expérience, à l'intuition et au "cœur", finissent le plus souvent dans des impasses. Le prix à payer pour sauver leurs croyances loufoques s'accroît avec le temps. L'expérience, seule, ne mène nulle part, car elle est aveugle. Se suicider intellectuellement ne mène à rien, sinon à la souffrance. Casser le thermomètre ne fait pas baisser la température.