Avec QuickPay, hélas disponible uniquement, à ce jour, pour une petite vingtaine de fournisseurs (de télécommunications, énergie et autres services), l'utilisateur n'a qu'à envoyer sa facture sous forme électronique (après l'avoir numérisée ou photographiée, au besoin) à l'adresse de messagerie du service. Immédiatement, les algorithmes de la banque en analysent le contenu en détail et préparent le paiement correspondant. Une demande de confirmation, rappelant le montant et le bénéficiaire, est alors émise par SMS, à laquelle il suffit de répondre « PAY » pour finaliser l'opération.
Apparemment triviale, cette fonction ne l'est pas autant qu'il y paraît. Outre les technologies de reconnaissance de caractères et d'apprentissage automatique mises en œuvre afin d'extraire les informations utiles des documents transmis, l'identification du compte à débiter est également réalisée sans aucune intervention manuelle, à partir de l'adresse mail émettrice (en espérant que des filtres détectent les tentatives de fraudes et d'abus) et des règlements enregistrés précédemment pour les mêmes entreprises.
En prolongeant le principe de QuickPay, il est aisé d'imaginer d'autres bénéfices potentiels que le seul gain de temps que le dispositif procure. En premier lieu, il devrait aider à ajuster la gestion de trésorerie en maîtrisant les échéances des factures (qui font partie des données extraites), ce qui permettrait non seulement de payer ces dernières au juste moment mais aussi d'affiner le suivi budgétaire de l'utilisateur (par exemple en le tenant au fait de ses disponibilités réelles). D'autre part, la banque pourrait profiter de l'opportunité pour assurer l'archivage des documents qui lui sont confiés.
Au-delà de ces bases, avec un peu de travail supplémentaire, il serait envisageable de concevoir un mécanisme de surveillance préventif sur les dépenses récurrentes, à l'instar de ceux que déploient aujourd'hui quelques startups ici et là. Cependant, au lieu d'alerter le client après qu'il ait réglé un montant inhabituel, BMO serait cette fois en mesure de le prévenir en amont, dès la réception de sa facture, lui laissant de la sorte le temps de s'assurer que tout est normal ou, le cas échéant, de formuler une réclamation.
En perspective, la banque pourrait développer un véritable accompagnement du consommateur dans sa vie quotidienne à partir de cette initiative, en combinant automatisation des services (jusqu'à l'affranchir de toute préoccupation administrative) et conseil personnalisé (qui, en particulier, attire son attention sur ce qui importe vraiment). Enfin, il semblerait logique de décliner l'approche à destination des petites entreprises, qui sont peut-être encore plus demandeuses d'assistance dans leurs tâches de gestion.