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Nul chemin dans la peau que saignante étreinte, de Jean d'Amérique

Publié le 11 novembre 2019 par Onarretetout

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Jean d’Amérique vit en Haïti. Il a obtenu le prix de la vocation en 2017. Son recueil est donc publié par Cheyne. En quatrième de couverture, est imprimé le dernier poème du recueil dont les derniers mots sont pour « l’usine qui se régale ». On peut penser à Leslie Kaplan qui publia dans les années 1980 L’excès - L’usine, bien qu’ici il soit plutôt question de ville. Comment en arrivons-nous dans « la marche sauvage des machines » à cette usine ?

Il écrit « je marche » une fois, deux fois, trois fois, et encore, et encore : « errance », « allégorie du vide ». Comme marchait et dansait Poto dans le livre de Mackenzy Orcel, Maître-Minuit. Il écrit « ma ville d’heures difficiles », « ma ville / se gave de canons frais », « ma ville / en périphérie de sang ». Il tourne les yeux vers Alep : « le monde qui m’étreint est celui qui blesse », « ça blesse », « le monde blesse ». « Les enfants meurent dans les flottements du jour, les enfants meurent de faim brûlante ». « Les enfants meurent tous glacés ». Plus loin, « le goût d’un cadavre. Un cadavre, deux cadavres, des cadavres ». Plus loin encore, « qui a dit qu’un cadavre n’est que poussière ».

Il erre de falaise en falaise, du « verre / à réfugier des coups de pierres » jusqu’au verre à quoi « rendre justice » et « remplir des lignes de soif ». Poésie, ces lignes de soif, la poésie qui « prend ma main pour se soigner ». Et c’est ainsi que « ce qu’on regarde au fond de ce grand bâtiment », ce n’est pas « la transe mais l’usine qui se régale ».


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