Malheureusement dans nos voyages au plus près nous nous sommes rendus compte que si, l'art est un outil de développement individuel et collectif, qu'il permet aux individus de s'épanouir et de participer à la construction d'un projet de société dans lequel se trouve la réponse aux peurs et désirs de l'homme, il est aussi un geste politique qui va peut-être vivre de mauvaises heures dans les années qui viennent ; lieu de contre-pouvoir, donnant les codes, permettant l'accès à la langue du plus grand nombre, il amène le libre arbitre et ainsi, réduit la toute puissance des techniciens, élus, animateurs sociaux, entrepreneurs qui se chargent de gérer les vies de citoyens dociles...
Le geste artistique empêcherait l'appauvrissement des populations. Mais le marché se développe en créant de la pauvreté. Le cœur de l'humanité est dévoré par la volonté de croissance. Entre des élus qui se veulent pères incontournables et qui une fois élus oublient qui les a mandaté , et un marché anonyme, l'art geste politique de « conscientisation » est voué à disparaître des lieux publics pour réapparaître dans l'ombre ; l'art des résistances.
Bientôt, marionnettes et objets, salariés et matériaux nous mettrons en vacances. Il nous reste quelques représentations, quelques actions de sensibilisation, des temps de réflexion et d'écriture et puis nous fermerons les portes de l'atelier et du bureau.
Une première partie d'année sera passée, nous reviendrons reposés et reprendrons la route de nos actions, de la création et des résistances.
Mais avant de ranger mes outils, avant de fermer les portes, de débrancher mes appareils électriques, je prendrais le temps de réparer ces objets que nous manipulons si souvent et dont les visages sont les moches reflets de notre humanité.